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L'Union européenne veut «éviter une intervention militaire» au Venezuela

Bruxelles, qui avait rapidement emboîté le pas aux Etats-Unis et plusieurs de ses alliés en reconnaissant à son tour Juan Guaido, président autoproclamé du Venezuela, demeure opposée à une intervention militaire.

A l’occasion d’un point presse de la Commission européenne organisé ce 25 février, Maja Kocijancic, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, a affirmé que l’Union européenne privilégiait la voie diplomatique pour résoudre la crise Venezuela.

«Il faut éviter une intervention militaire», a-t-elle averti tout en assurant être en contact avec l’ensemble des parties impliquées. Une déclaration qui intervient alors que le président vénézuélien autoproclamé Juan Guaido se trouve à Bogota en compagnie du vice-président américain Mike Pence et de ses alliés du groupe de Lima afin d'étudier les voies et moyens à adopter pour contraindre Nicolas Maduro, réélu pour un second mandat, à quitter ses fonctions.

Le 18 février, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne avaient adopté une position commune écartant l’option militaire : «Nous avons exclu de manière catégorique tout soutien de l'Union européenne ou toute acceptation à l'égard d'une escalade militaire au Venezuela», avait annoncé Federica Mogherini à l'issue d’une réunion.

Bruxelles se démarque ainsi de Washington qui avait répété au cours de ces dernières semaines que l’ensemble des options étaient envisageables, y compris une intervention militaire américaine.

«L’intervention directe américaine est quasiment impossible»

Brandie comme une menace par Washington, l'option militaire reste pourtant une possibilité peu réaliste, selon Maurice Lemoine, journaliste spécialiste de l’Amérique latine, qui s'est exprimé sur RT France le 25 février.

«L’intervention directe américaine est quasiment impossible. [Au sein même] du congrès des Etats-Unis, il y a des représentants qui se sont déclarés contre une intervention américaine. Et on sait que les militaires colombiens […] sont très réticents à aller affronter le Venezuela», a-t-il analysé.

Par ailleurs, l'ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique a rappelé que la crise actuelle était la conséquence directe des sanctions économiques américaines décrétées par la Maison Blanche : «Les sanctions américaines sont les principales responsables de la crise économique au Venezuela, cela a été dit à l’ONU. Le comité international de la Croix rouge a refusé de participer [à l'aide humanitaire demandée par Washington et Juan Guaido, que refuse Nicolas Maduro] en disant que c’était une opération politique et non humanitaire. On est dans un moment clé où nous, vous les médias, on est les otages d’une situation dans laquelle on essaie de nous utiliser pour isoler Nicolas Maduro.»

Enfin, il a rappelé que le Conseil de Sécurité des Nations Unies reconnaissait Nicolas Maduro comme seul et unique président légitime du Venezuela.  

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