Fuyant l'une des dernières poches terroristes en Syrie, à Baghouz, dans l'Est du pays, trois femmes françaises ont été interrogées par l'AFP et ont confié les inquiétudes qu'elles nourrissaient sur leur sort. Il en ressort que la perspective de la prison semble moins les effrayer que les contraintes qui pourraient menacer leur pratique religieuse en France. L'une d'entre elles, imaginant être rapatriée dans l'Hexagone, explique qu'elle aurait préféré être renvoyée vers un pays plus musulman, où elle pourrait pratiquer l'islam comme elle le souhaite.
Dans le convoi, une femme française portant le voile intégral se plaint de passer après les Irakiens et les Syriens dans la distribution de nourriture. «Bien sûr on regrette», avoue une autre Française entièrement masquée. «On a tout perdu en venant ici, mais qu'est ce que vous voulez qu'on fasse ? On s'est retrouvé coincées, on s'est retrouvé piégées : propagande, "Venez chez nous, la belle vie, on se fait pas voler"... On s'est fait voler», reconnaît-elle.
Moi j'aurais préféré rentrer dans un pays où il y a plus l'islam. Parce qu'en France, on peut pas forcément vivre notre religion comme on veut
Après ces paroles de repentance, cette jeune femme poursuit : «Moi j'aurais préféré rentrer dans un pays où il y a plus l'islam. Parce qu'en France, on peut pas forcément vivre notre religion comme on veut.» Une autre Française en niqab renchérit : «Ils nous interdisent le niqab, ils nous interdisent de vivre, on n'a pas de droits. Et même Sarkozy a dit "soit vous restez comme ça, soit vous quittez le pays". Et bien voilà, on a quitté le pays ! Ça, c'est à cause de tous les politiciens qu'il y a en France.»
Le gouvernement français aurait d'ores et déjà prévu de rapatrier en France des djihadistes actuellement détenus en Syrie. Entre 130 et 150 personnes, dont une cinquantaine de majeurs, seraient concernées. Il n'y a pas eu, à ce stade, de confirmation officielle.
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