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Khashoggi : un meurtre «planifié et perpétré par des officiels saoudiens» selon l'enquête de l'ONU

Le rapporteur de l'enquête conduite par l'ONU après le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi le 2 octobre dernier a annoncé que celui-ci avait été la «victime d'un meurtre brutal et prémédité, planifié par des représentants de l'Etat saoudien».

Le rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires a affirmé ce 7 février détenir des «preuves» que le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi avait été «planifié et perpétré par des représentants de l'Etat d'Arabie saoudite».

Dans un communiqué, Agnès Callamard a souligné que ce meurtre était «prémédité» et constituait «la violation la plus grave du droit le plus fondamental de tous, le droit à la vie».

En outre, elle souligne que l'Arabie saoudite aurait «sérieusement entravé» le travail des enquêteurs turcs. Elle a ajouté que des «doutes réels» existaient quant à l'impartialité du procès des 11 individus arrêtés par Riyad. Le procureur général saoudien a en effet requis la peine de mort contre cinq des 11 suspects, accusés du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, à l'ouverture de leur procès, le 3 janvier à Riyad. 

Après avoir un temps nié la mort du journaliste, Riyad a fini par expliquer qu'il avait été tué lors d'une «opération hors de contrôle» de l'Etat, supervisée par deux hauts responsables qui ont été destitués depuis. Toutefoi, Ankara a accusé les «plus hauts niveaux» de l'Etat saoudien. En outre, des médias turcs et américains, ainsi que la CIA, soupçonnent le prince héritier Mohammed ben Salmane d'avoir lui-même commandité l'opération contre Jamal Khashoggi.

La Turquie a demandé l'extradition de 18 Saoudiens arrêtés dans leur pays et soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre mais l'Arabie saoudite a répondu qu'il n'était pas question d'extrader des citoyens saoudiens en Turquie, affirmant que les suspects seraient jugés dans leur pays.

Journaliste critique du pouvoir saoudien, Jamal Khashoggi vivait depuis 2017 aux Etats-Unis où il travaillait pour le Washington Post. L'Arabie saoudite avait finalement reconnu le 20 octobre, 17 jours après sa disparition, que le journaliste critique du royaume Jamal Khashoggi avait été tué à l'intérieur du consulat d'Istanbul.

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