Le Sénat américain a approuvé le 5 février, à une très large majorité, un amendement critiquant la décision de Donald Trump de procéder au retrait des troupes américaines de Syrie et d'Afghanistan. Une décision qui témoigne des remous qui secouent le camp du président américain. Plus tôt, Le Pentagone avait affirmé dans un rapport que Daesh pourrait récupérer les territoires qu’il a perdus en Syrie en Irak d’ici six mois à un an dans le cas où les forces américaines se retireraient.
Pour Adlene Mohammedi, docteur en géopolitique et spécialiste de la politique arabe de la Russie, ce dernier rapport «en dit beaucoup plus sur les débats intérieurs aux Etats-Unis que sur la situation dans la région» et notamment en Syrie : «Le conseiller [à la sécurité nationale des États-Unis] John Bolton ne s’est pas montré très enthousiaste à l’idée de voir les troupes américaines partir de Syrie. Il y a un débat américain. Ce rapport participe à ce débat, mais il ne reflète pas nécessairement la menace réelle en Syrie et en Irak.»
Abordant la question du retour des djihadistes, Adlene Mohammedi estime que ce phénomène peut toujours constituer une réelle menace pour l’ensemble des acteurs de la guerre en Syrie. Il doute néanmoins que Daesh puisse reconquérir des territoires : «L’existence ou non de l’Etat islamique va dépendre en grande partie de la Turquie et des coordinations turco-américaine et turco-russe», tempère-t-il.
Enfin, si Donald Trump a affirmé que les Etats-Unis conserverait une base militaire en Irak pour maintenir la pression sur les groupes terroristes dans la région, Adlene Mohammedi juge que cette présence a également pour objectif de contrebalancer «l’influence grandissante de l’Iran» dans ce pays.
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