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Philippines : Daesh revendique un double attentat meurtrier contre une église catholique

Deux jours après l'annonce de la création, approuvée par référendum, d'une région autonome musulmane aux Philippines, un attentat a frappé une église de l'île de Jolo. Au moins 18 personnes sont décédées dans cette attaque revendiquée par Daesh.

Alors que la loi martiale est en vigueur dans le sud du pays depuis l'été 2017, un double attentat a visé le 27 janvier la cathédrale de Jolo, située sur une île du sud des Philippines qui demeure un bastion des militants islamistes.

Cette attaque, revendiquée par l'Etat islamique, a eu lieu lors d'une messe. Une première explosion a secoué l'intérieur de la cathédrale de Notre-Dame du Mont-Carmel, dans le centre de Jolo, la plus grande ville de l'île du même nom. Une seconde explosion s'est produite à l'extérieur, sur le parking, quand les militaires arrivaient pour secourir les blessés. Au moins 18 personnes ont été tuées, selon les autorités philippines.

Duterte promet de poursuivre «jusqu'au bout du monde» les auteurs de l'attentat

Cet attentat intervient deux jours après l'annonce de l'approbation massive, lors du référendum du 21 janvier, de la création dans le sud de l'archipel de la région autonome Bangsamoro, dans le cadre du processus de paix avec l'insurrection musulmane. 

Des photos diffusées par l'armée montrent les portes et les fenêtres de la cathédrales pulvérisées, ses bancs retournés.

Salvador Panelo, porte-parole du président philippin, Rodrigo Duterte, a condamné «un acte terroriste» et promis de «poursuivre jusqu'au bout du monde les cruels auteurs de ce crime ignoble, jusqu'à ce que chacun des tueurs soit amené devant la justice et mis derrière les barreaux».

Le pape François a de son côté «fermement condamné» ce double attentat, «un épisode de violence qui endeuille à nouveau cette communauté chrétienne».

Cinq soldats, un membre des garde-côtes et 12 civils ont été tués dans ce double attentat qui a également fait 83 blessés, selon le lieutenant-colonel Gerry Besana, porte-parole régional de l'armée.

Quand vous parlez de terrorisme dans la province de Sulu, le premier suspect est toujours Abou Sayyaf mais nous ne pouvons exclure la possibilité d'autres responsables

Dans un communiqué, le groupe terroriste Daesh a affirmé que deux de ses kamikazes s'étaient fait exploser à l'intérieur de l'église et dans le parking à l'extérieur, selon le Centre américain spécialisé dans la surveillance de la mouvance djihadiste.

Dans un premier temps, les autorités avaient avancé la piste du groupe islamiste Abou Sayyaf. «Quand vous parlez de terrorisme dans la province de Sulu, le premier suspect est toujours Abou Sayyaf, mais nous ne pouvons exclure la possibilité d'autres responsables», avait ainsi déclaré le lieutenant-colonel Basana en référence à cette organisation islamiste spécialisée dans les enlèvements crapuleux. Abou Sayyaf est également accusée d'être à l'origine de plusieurs attentats dans l'archipel, en particulier d'une attaque contre un ferry qui avait fait plus de 100 morts en 2004. 

Créée dans les années 1990 grâce aux financements d'un membre de la famille du chef d'Al-Qaïda Oussama ben Laden, l'organisation s'est depuis scindée en plusieurs factions, dont certaines ont prêté allégeance à Daesh.

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