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Journaliste iranienne arrêtée aux USA : Téhéran condamne un «acte politique inacceptable» (VIDEO)

Les bureaux de l'ONU à Téhéran ont vu des dizaines de manifestants protester contre l'arrestation d'une journaliste iranienne aux Etats-Unis. Le ministère iranien des Affaires étrangères réclame «la libération immédiate» de la journaliste.

Quelques dizaines de manifestants se sont réunis le 23 janvier à Téhéran, devant les bureaux de l'ONU, pour demander la libération de la journaliste américano-iranienne Marzieh Hachemi, arrêtée le 13 janvier aux Etats-Unis par le FBI. Elle serait visée par «un mandat de témoin matériel» dans une affaire en cours devant un tribunal fédéral de Washington. Marzieh Hachemi travaille notamment pour la chaîne publique iranienne en anglais Press TV.

Les protestataires, à l'instar du gouvernement de la République islamique d'Iran, dénoncent une arrestation motivée par des raisons politiques. «Si le gouvernement américain a des problèmes avec le gouvernement iranien, il doit utiliser n'importe lequel des canaux dont il dispose pour faire pression sur le gouvernement iranien», a expliqué Foad Izadi, professeur adjoint à l'Université de Téhéran présent à la manifestation à la caméra de Ruptly.

Le manifestant estime illégal l'arrestation de la journaliste iranienne née aux Etats-Unis : «[Marzieh Hachemi est détenue] juste parce que ce qu'elle fait n'est pas en droite ligne avec la politique étrangère américaine ou parce qu'elle critique le gouvernement américain d'une mauvaise manière, c'est illégal, sa détention est illégale.»

L'Iran pour sa part a convoqué le 22 janvier l'ambassadeur suisse à Téhéran, chargé de représenter les intérêts américains, pour protester contre la détention par les Etats-Unis d'une journaliste iranienne. Dans une note officielle de protestation remise à l'ambassadeur suisse, le porte-parole iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghasemi réclame «la libération immédiate et inconditionnelle» de la journaliste.

Le directeur du service monde de la Radio et Télévision de la République islamique d'Iran (IRIB) Peyman Jebelli a déclaré le 23 janvier à l'agence Ruptly que Marzieh Hachemi était détenue depuis 11 jours et qu'«aucune accusation» n'avait été portée contre elle. «Ce qui nous inquiète, c'est qu'ils puissent utiliser la torture mentale à son encontre, sans lui donner accès à un avocat [...] et créent une fausse affaire judiciaire contre elle», a-t-il ajouté.

Arrêtée sans motif connu

Marzieh Hachemi, 59 ans, née Melanie Franklin dans une famille afro-américaine protestante s'est convertie par la suite à l'islam et a obtenu la nationalité iranienne après un mariage avec un Iranien. Elle est un visage connu de Press TV. 

Elle a été arrêtée le 13 janvier par le FBI à l'aéroport de Saint Louis, dans le Missouri, alors qu'elle rendait visite à sa famille.

Marzieh Hachemi sera maintenue en détention jusqu'à ce qu'elle témoigne devant un grand jury, dans le cadre d'une enquête pénale dont la nature n'a pas été révélée, selon un document judiciaire américain rendu public le 18 janvier.

Ce document ne donne aucune date de comparution mais précise que la journaliste n'est pas accusée de crime.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif a demandé la semaine dernière sa libération immédiate, qualifiant son arrestation d'«acte politique inacceptable qui piétine la liberté d'expression».


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