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Nouvel émissaire de l'ONU en Syrie : le rôle clé de Moscou dans le processus de paix est évident

Prévue début 2019, la réunion du comité en charge de la nouvelle Constitution syrienne n’a pas encore eu lieu. Un retard dans la résolution politique du conflit qu'a déploré le ministre russe de la Défense lors de sa rencontre avec Geir Pedersen.

Le nouvel émissaire des Nations Unies pour la Syrie, le Norvégien Geir Pedersen, s’est rendu à Moscou ce 21 janvier pourtenter de relancer le processus de paix en Syrie. Après s’être entretenu avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le diplomate norvégien, qui succède à Staffan de Mistura, a rencontré le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou. 

Lors de leur entretien, le responsable russe a souligné que la formation de la Commission chargée de rédiger la prochaine Constitution de la Syrie traînait en longueur. Rappelant la «cohérence» de la Russie quant aux voies et aux moyens à mettre en place afin de résoudre le conflit, Sergueï Choïgou a en outre réitéré le souhait de son pays de voir émerger un processus «politique actif» consistant à «mettre en place une Commission constitutionnelle, à créer une Constitution et à élaborer un mécanisme pour l’adoption de cette Constitution».

«Bien sûr, tout cela s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution [onusienne] 2254 qui prévoit la normalisation de la situation en Syrie», a-t-il précisé. 

De son côté, Geir Pedersen a loué le rôle prépondérant joué par la Russie dans le règlement du conflit syrien : «Il est évident que Moscou et la Russie jouent un rôle clé dans la promotion du processus.» 

A l'issue de cette rencontre, Geir Pedersen a confié à quelques journalistes : «D'une manière ou d’une autre, nous nous sommes accordés pour reconnaître que le conflit sur le territoire de la République arabe syrienne avait trop traîné en longueur. Naturellement, il n’y a pas de solution militaire à ce problème. Il n’y a qu’une issue politique à cette situation.»

En décembre, Téhéran et Ankara étaient parvenus à se mettre d'accord pour tenter d'organiser début 2019 à Genève une réunion du comité chargé de doter la Syrie d'une nouvelle Constitution. Envisagée lors d'un sommet, à Sotchi, des trois pays garants du processus de paix d'Astana, la création de ce Comité constitutionnel se heurte à un désaccord majeur des différentes parties sur la composition qu'il devrait avoir. La Russie et l'Iran sont en effet des alliés de Damas, alors qu'Ankara soutient les rebelles dans le nord du pays.

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