Lors de sa conférence de presse annuelle, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a évoqué la figure du général de Gaulle. Interrogé sur la diplomatie européenne, notamment par rapport au Brexit et à la Serbie, le chef de la diplomatie russe a expliqué qu'il rejetait la vision selon laquelle, sur la scène internationale et plus particulièrement européenne, les Etats seraient confrontés à un choix binaire opposant Bruxelles et Moscou.
«C'est une mentalité qui relève du passé, ce sont les vieilles injonctions coloniales», a-t-il estimé. S'appuyant sur l'exemple de la Serbie, il a développé : «L'UE ne se gêne pas pour dire que la Serbie doit reconnaître l'indépendance du Kosovo et doit rejoindre la politique européenne à l'égard de la Russie : c'est indécent.»
Le chef de la diplomatie russe a en outre déploré les injonctions comminatoires de Bruxelles à l'égard d'autres Etats : «L'UE est fière de son unité, mais l'unité s'obtient ces derniers temps [...] en exigeant des autres des prises de position à l'égard de la Russie qui sont des préjugés et ne sont pas cohérentes.» «Je propose que l'on revienne à la période où les grands Européens, qu'il s'agisse de de Gaulle ou autre, promouvaient leur rêve européen, leur idée "de l'Atlantique à l'Oural"», a-t-il ajouté.
Sergueï Lavrov a en outre souhaité que la diplomatie internationale renoue avec «une philosophie de coopération, de travail concerté et d'équilibre, sans que les uns cherchent à imposer leur vision aux autres.»