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Kenya : 17 morts dans un attentat revendiqué par les djihadistes somaliens shebab

Un commando a attaqué le 15 janvier un complexe hôtelier dans un quartier chic de Nairobi, la capitale du Kenya, faisant au moins six morts. L'attaque a été revendiquée par les islamistes radicaux shebab, auteurs d'autres tueries dans le pays.

Le centre américain de surveillance des sites internet djihadistes a rapporté que des islamistes radicaux somaliens shebab avaient revendiqué l'attaque perpétrée le 15 janvier par un commando dans un complexe d'hôtel et de bureaux à Nairobi, dans la capitale kenyane. L'attentat a fait 17 morts, dont un ressortissant américain.

Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé le 16 janvier que les terroristes avaient été «éliminés» par les forces de sécurité, après 20 heures d'intervention.

L'explosion s'est produite vers 15h30 (12h30 GMT) dans ce complexe appelé DusitD2, situé dans un quartier verdoyant de la capitale kényane mêlant habitations et immeubles de bureaux. La détonation a été suivie d'une fusillade, et plusieurs voitures ont pris feu.

La brigade anti-terroriste s'est rendue sur place à bord d'un véhicule blindé. Une équipe de déminage a fait exploser le véhicule à bord duquel le commando est arrivé sur place, selon la même source. Peu après le début de l'attaque, un garde d'une compagnie de sécurité privée travaillant sur place avait affirmé à l'AFP avoir vu «quatre bandits» à bord du véhicule, en sortir et poursuivre leur chemin à pied.

Contacté au téléphone par l'AFP, Simon Crump, qui travaille dans le complexe, a déclaré que de nombreux employés s'étaient barricadés dans leurs bureaux. «Nous n'avons aucune idée de ce qui se passe. Les tirs viennent de plusieurs directions à la fois», a-t-il décrit, ajoutant que tout le monde était terrifié. Les équipes anti-terroristes ont évacué environ 700 personnes présentes sur place.

Du personnel de la Croix-Rouge a pris en charge des personnes choquées et d'autres très légèrement blessées, vraisemblablement dans leur fuite.

Les shebabs toujours actifs

Le groupe shebab, affilié à al-Qaïda, affirme dans un court message posté par son agence de communication être responsable de cette attaque. Les shebab, qui ont multiplié les attaques en Somalie ces dernières années, ont aussi perpétré les deux derniers attentats les plus meurtriers au Kenya : celui du centre commercial Westgate en 2013, 67 morts, dont les auteurs vont être prochainement jugés, et celui de l'université de Garissa en 2015 (148 victimes dont de nombreux étudiants).

Depuis l'entrée en octobre 2011 de l'armée kényane en Somalie pour combattre les islamistes somaliens shebab, affiliés à al-Qaïda, le Kenya a été durement touché par leurs exactions. Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils. Ils ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20 000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom), à laquelle le Kenya contribue.

Cette attaque intervient trois ans jours pour jour après celle de la base kényane de l'Amisom d'El Adde, dans le sud de la Somalie. Les shebab, vidéo à l'appui, avaient revendiqué avoir tué près de 200 militaires kényans.

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