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Maroc : une députée islamiste critiquée pour être apparue sans voile devant le Moulin rouge (PHOTO)

Amina Maelainine, députée marocaine d’obédience islamiste, est la cible de nombreuses critiques dans son pays. Son tort : la publication d’une photo où elle apparaît, sans voile, devant le célèbre Moulin Rouge à Paris.

Depuis début janvier, la députée marocaine Amina Maelainine fait l’objet d’une pluie de critiques après la parution sur les réseaux sociaux de photos où on la voit sans son voile, à Paris. L’un des clichés, où elle apparaît cheveux au vent, devant le Moulin Rouge, a massivement été relayé. Après avoir un temps dénoncé des «photomontages», l'élue, issue du Parti de la justice et du développement (PJD), une formation islamiste, a préféré raréfier sa parole dans les médias. 

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«Hypocrite», «libre» : le choix d'Amina Maelainine divise les internautes

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont accusé la députée de verser, entre autres, dans l’hypocrisie, en raison du discours conservateur tenu par le parti auquel elle appartient. «L'hypocrisie et la démagogie du PJD n'ont aucune limite !», blâme un internaute.

Comme le rapporte Jeune Afrique, la photo a été relayée aussi bien dans des milieux islamistes opposés au PJD que sur les pages des réseaux sociaux de sympathisants de gauche. A contrario, des internautes, également nombreux, ont défendu le choix de la députée de ne pas revêtir le voile. Pour eux, cette affaire relève uniquement de sa vie privée.

L'ancien Premier ministre marocain à la rescousse

Dans cette tempête politico-médiatique, la députée peut compter sur le soutien de l’ex-Secrétaire général de son parti, également ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane.

«Auparavant, les fils du mouvement islamiste ne saluaient pas les femmes. Actuellement, ils serrent les mains des femmes qui n’appartiennent pas au mouvement. Et il en est de même pour les femmes. C’est une preuve de notre évolution […] avec le temps et l’âge, on apprend à hiérarchiser les choses selon leur degré d’importance», a-t-il déclaré devant les journalistes alors qu’il se rendait le 12 janvier, à la session du conseil national de son parti. «Le voile ce n’est pas une tenue de travail comme l’ont dit certains démons. Nos sœurs le portent par croyance et conviction», a-t-il par ailleurs ajouté.  

Ce n'est pas la première fois que des affaires de mœurs provoquent des remous au sein du parti islamiste. Omar Benhammad et Fatima Nejjar, tous deux vice-présidents du Mouvement unicité et réforme (MUR), considéré comme l'ossature idéologique du PJD, avaient été pris en flagrant délit d'adultère dans un véhicule en août 2016. Ils avaient été condamnés par la suite à deux mois de prison avec sursis.

Plus récemment, en septembre, le ministre du Travail et de l'Insertion professionnelle Mohamed Yatim, également membre du PJD, avait été photographié se promenant main dans la main avec une jeune inconnue à Paris.

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