Déjà épinglée pour l'antisémitisme supposé de deux de ses co-présidentes nationales, la Women's march 2019 américaine est entachée par une nouvelle polémique.
Le communiqué diffusé le 28 décembre sur Facebook par des organisateurs locaux de la marche pour le droit des femmes, mais aussi pour la réforme de l'immigration ou la reconnaissance des personnes LGBT, entre autres, de la ville d'Eureka, en Californie, a suscité de nombreuses interrogations outre-Atlantique.
En effet, il a été décidé d'annuler l'événement, pourtant d'envergure internationale, au motif qu'un trop grand nombre de «blancs» y avaient participé lors des éditions précédentes. Un problème de représentativité qui aurait poussé les organisateurs locaux à cette décision radicale.
«Jusqu'à présent, les participants étaient extrêmement blancs et échouaient à représenter les points de vue différents de notre communauté. Au lieu de poursuivre avec des acteurs cruciaux manquants, l'équipe organisatrice prendra du temps pour davantage de sensibilisation.», peut-on lire dans le texte d'explication publié par le «Women's march Eureka Cal», un comité qui n'apparaît pourtant pas parmi ceux présents sur le site officiel Women's march.
Selon les informations du bureau de recensement local, 74% de la population du comté de Humboldt, dans lequel se trouve la ville d'Eureka est «blanche non hispanique».
Accusations d'antisémitisme, d'anti-LGBTQIA et de racisme
Les critiques se multiplient au sujet des co-directrices de la Women's march, accusées de racisme, d'antisémitisme, mais aussi de possibles malversations financières.
Dans un message publié sur Facebook, Teresa Shook, une des fondatrices historiques de l'événement, avait appelé le 19 novembre à la démission des quatre co-présidentes actuelles.
Elle les accusait d'avoir «permis à l'antisémitisme, au sentiment anti-LGBTQIA et à la rhétorique haineuse et raciste», de devenir une partie intégrante du mouvement en ne se dissociant pas ouvertement des «groupes qui épousent ces croyances racistes et haineuses».