«Nous sommes tombés d'accord sur le fait que les représentants militaires russes et turcs sur le terrain vont continuer de coordonner leurs actions dans ce nouveau contexte avec pour but d'éradiquer la menace terroriste en Syrie», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, à l'issue de discussions avec une délégation turque à Moscou, le 29 décembre.
«Nous avons discuté de la manière dont nous allons coordonner notre travail en commun dans le contexte [du départ des Américains]», a confirmé son homologue turc Mevlüt Cavusoglu.
Sergueï Lavrov s'est dit «optimiste» après ces discussions, qui ont notamment impliqué Mevlüt Cavusoglu, les ministres de la Défense des deux pays, Hulusi Akar et Sergueï Choïgou, et des responsables du renseignement. Ces pourparlers interviennent après l'annonce, faite la semaine dernière par le président Donald Trump, du retrait des militaires américains de Syrie.
Revirement d'alliances
Avant même d'être appliquée, cette décision entraîne des revirements d'alliances, illustrés par l'entrée de l'armée de Bachar el-Assad dans la région de Minbej, dans le nord de la Syrie, en réponse à un appel à l'aide des forces kurdes.
La Russie est, avec l'Iran, le principal allié de Damas, tandis que la Turquie est un soutien majeur des rebelles. Les trois pays sont les garants du processus de paix d'Astana, mis en œuvre en janvier 2017 sans implication de Washington et qui a éclipsé les négociations sous l'égide de l'ONU. «Comme par le passé, nous allons poursuivre le travail actif et la coordination avec nos collègues russes et iraniens pour accélérer le règlement politique en Syrie», a assuré Mevlüt Cavusoglu.
La Russie et la Turquie ont également promis de coopérer pour favoriser le retour des réfugiés syriens dans leurs foyers et de leur fournir une aide humanitaire, ainsi que de poursuivre le travail en vue de la création d'une zone démilitarisée à Idleb, le dernier bastion des rebelles en Syrie. Le groupe terroriste al-Nosra a annoncé fin novembre y avoir réuni toutes les factions rebelles sous un seul commandement.
Un sommet sur la Syrie réunissant les présidents russe Vladimir Poutine, turc Recep Tayyip Erdogan et iranien Hassan Rohani est prévu pour début 2019, selon Moscou.
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