International

Conseil des ministres espagnol à Barcelone : des indépendantistes catalans protestent

Ce 21 décembre, alors que le conseil des ministres espagnol doit se réunir à Barcelone, des indépendantistes catalans battent le pavé afin de protester contre la tenue de cet événement présidé par le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez.

Situation tendue à Barcelone où une dizaine de routes ont été coupées et des affrontement opposé manifestants et forces de l'ordre. Le gouvernement espagnol tient sous haute protection policière un conseil des ministres dans la ville, considéré par des indépendantistes comme une «provocation».

Lire aussi : Catalogne, un an après : entre déception et division

En bas de la célèbre avenue des Ramblas, la police régionale des Mossos d'Esquadra a, selon l'AFP, chargé un peu avant 9h un groupe de manifestants tentant de franchir le cordon policier installé à plusieurs centaines de mètres du lieu où se tient la réunion du gouvernement. Les manifestants ont ensuite riposté en lançant des barrières sur les forces de l'ordre. Selon la police, un manifestant a par ailleurs été arrêté en marge d'un autre cortège en possession «de matériel pouvant être utilisé pour faire un objet incendiaire ou explosif».

Le gouvernement [catalan] a toujours été très clair et appelé à la non-violence, au pacifisme, au civisme

Le conseil des ministres contesté doit notamment approuver une forte augmentation du salaire minimum et annoncer des investissements dans les infrastructures catalanes, réclamés de longue date. «Soyons ingouvernables», «Faisons tomber le régime» : c'est sous ces mots d'ordre que plusieurs organisations indépendantistes catalanes ont tenté d'empêcher la réunion gouvernementale délocalisée dans la métropole catalane.

Une grande manifestation prévue à 18h

L'influente association Assemblée nationale catalane, organisatrice ces dernières années de manifestations massives pour l'indépendance, a par exemple invité ses militants à se rendre en voiture à Barcelone pour bloquer le trafic. Une vingtaine d'organisations séparatistes ont également convoqué une grande manifestation à 18h dans le centre de Barcelone.

Après que plusieurs rassemblements dans la région eurent dégénéré ces derniers mois en affrontements avec la police, le gouvernement séparatiste régional avait multiplié les appels au calme. «Le gouvernement a toujours été très clair et appelé à la non-violence, au pacifisme, au civisme», avait ainsi affirmé la porte-parole de l'exécutif régional, Elsa Artadi.

L'image de ces tensions contraste avec la réunion au sommet la veille entre le chef du gouvernement socialiste, Pedro Sanchez, et le président indépendantiste régional, Quim Torra, à l'issue de laquelle un inhabituel communiqué commun a été publié pour affirmer le «pari d'un dialogue effectif» en vue de «garantir une solution» à la crise catalane, plus d'un an après la tentative de sécession de la région d'octobre 2017. Une nouvelle rencontre est prévue en janvier.

Lire aussi : Manuel Valls hué à Barcelone par des indépendantistes et des prostituées (VIDEOS)