L'adoption le 12 décembre par le Parlement hongrois de lois sur la justice et surtout sur la flexibilisation du temps de travail a donné lieu à un rassemblement tendu dans la capitale Budapest, le lendemain. Munis de drapeaux hongrois mais aussi européens, quelque 1 500 personnes se sont retrouvées devant le Parlement, certains se mettant à genou pour symboliser le fait d'être «devenus esclaves», selon des journalistes de l'AFP.
Sur des images filmées par l'agence de presse Ruptly, les manifestants dont certains crient «traîtres !» tentent de pénétrer dans le Parlement, mais sont stoppés net par un important dispositif policier.
Tout comme l'opposition, ces manifestants protestent contre l'adoption par la majorité du Premier ministre Viktor Orban d'une nouvelle loi faisant passer de 250 à 400 le nombre d'heures supplémentaires auxquelles peuvent recourir les employeurs chaque année. Elle allonge aussi à trois ans le délai de paiement de ces heures, contre un an maximum actuellement. Les opposants à cette loi, qui considèrent qu'elle crée un «droit à l'esclavage», estiment qu'elle a été votée sous la pression des géants allemands de l'automobile – piliers de l'économie hongroise – pour flexibiliser le temps de travail.
«Nous devons supprimer les règles bureaucratiques afin que ceux qui veulent travailler et gagner plus puissent le faire», s'était de son côté défendu Viktor Orban lors du vote du texte, affirmant que le gouvernement se trouvait «du côté des travailleurs».
La loi a été adoptée par 130 voix contre 52 dans une certaine confusion au Parlement, les députés d'opposition de gauche comme d'extrême droite ayant tenté d'empêcher le vote. Cris, sifflets, et même sons de sirène, ont résonné pendant plusieurs heures dans l'hémicycle, laissant impassible le chef du gouvernement qui assistait aux débats.