Le 8 décembre, plusieurs centaines de Gilets jaunes ont manifesté à Bruxelles, fortement encadrés par la police, afin de dénoncer la baisse de leur pouvoir d'achat et les inégalités sociales. Les forces de l'ordre ont procédé à plus de 400 arrestations administratives, laissant partir les individus après avoir pris une photo de leurs papiers d'identités, selon le journal La Libre Belgique. 10 personnes ont en outre été arrêtées et font l'objet de poursuites judiciaires, d'après la RTBF. La manifestation, calme au début, a par la suite dégénéré.
«Ceux qui veulent se faire arrêter pacifiquement, c'est par ici !»
Sur des images qui ont été diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir le commissaire Pierre Vandersmissen, responsable du maintien de l'ordre dans la capitale, procéder à certaines de ces interpellations de manière peu orthodoxe. «Vous êtes tous arrêtés administrativement», annonce-t-il à un groupe de Gilets jaunes pacifiques, entourés de policiers. S'en suivent alors des récriminations de manifestants qui refusent de dépasser le cordon policier, pour être arrêtés «administrativement» par les forces de l'ordre. Le commissaire se justifie succinctement, avant de perdre patience face aux protestataires et de lancer : «Alors vous allez recevoir sur votre gueule !»
Dans une autre vidéo de la scène, on voit Pierre Vandersmissen appeler les Gilets jaunes à passer outre le cordon policier, avec un argument peu banal : «Ceux qui veulent se faire arrêter pacifiquement, c'est par ici !»
Le secteur européen entièrement bouclé
La manifestation avait débuté en fin de matinée sans violence, malgré plusieurs interpellations pour cause de détention d'objets prohibés. Les Gilets jaunes ont tenté de converger vers le quartier Schuman, où sont implantées les institutions européennes de la capitale. Ils en ont été empêchés par la police, qui avait totalement bouclé le secteur.
Plus tard, des heurts ont éclaté, comme le montrent des images diffusées sur les réseaux sociaux. Des casseurs ont lancé des projectiles contre les forces de l'ordre et se sont livrés à des déprédations dans la ville. En face, la police a fait usage de ses matraques et a procédé à plusieurs charges. Des canons à eau ont également été utilisés pour tenter de disperser les manifestants.
Des manifestants emmenés dans des écuries par la police
Parmi les Gilets jaunes se trouvaient notamment des représentants du parti de gauche belge PTB, dont Charlie Le Paige, ancien président du mouvement de jeune Comac. Ce dernier a dénoncé, images à l'appui, les «conditions inacceptables» dans lesquelles des manifestants auraient été retenus par la police. «Après plusieurs heures d'attente dans le froid, ils nous ont emmené aux casernes d'Etterbeek où ils nous ont parqué dans les écuries (!). Dans mon enclos nous étions environ 150. Hommes et femmes. Dans le froid», écrit-il. «On est tous ici parqué comme du bétail», ajoute-t-il encore. Charlie Le Paige précise «se renseigner pour porter plainte». La police ne s'est pas exprimée dans l'immédiat sur ces images.
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Louis Maréchal