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Les militaires irakiens qui ont cédé Ramadi à Daesh passeront devant la justice

Selon un communiqué du Premier ministre irakien, un processus militaire s'ouvre sur le retrait des armées de Ramadi. Les officiers qui ont pris la décision de céder la ville, contre les ordres gouvernementaux, seront renvoyés devant la justice.

Le chef du gouvernement de la République islamique Haider Al-Abadi a suivi, dimanche 16 août, les recommandations de le commission d'enquête «sur le renvoi devant la justice militaire d'un certain nombre de commandants pour avoir abandonné leurs positions malgré plusieurs ordres leur enjoignant de ne pas se retirer», lit-on dans un communiqué officiel», peut-on lire dans le communiqué.

L'enquête portera sur les raisons qui ont motivé la décision des plus de 100 officiers et commandants de l'armée. Le communiqué ne précise pas si ces militaires seront jugés directement par la cour martiale ou s'ils seront d'abord soumis à de nouveaux interrogatoires.

Fin juin 2015, le premier ministre irakien avait déjà affirmé que les soldats auraient dû résister : «S'ils l'avaient fait, nous n'aurions pas perdu Ramadi», avait-il précisé.

Malgré les avancées des forces irakiennes, depuis le 17 mai 2015, la plus grande partie de la province d'Al-Anbar reste sous le contrôle des djihadistes.

Le 17 mai, les forces irakiennes ont retiré leurs troupes du camp de Ramadi et perdu le contrôle de la capitale de la province d’Anbar alors même que leurs forces étaient supérieures en nombre à celles de l’Etat islamique (EI). Ils ont également abandonné une quantité importante de matériel militaire, dorénavant aux mains des djihadistes. 

En quittant la ville, les militaires irakiens ont laissé le champ libre aux partisans de Daesh qui ont rapidement pris possession des armes.

En savoir plus : Daesh capture la ville clé de Ramadi, malgré les efforts de la coalition

L'armée irakienne avait jugé le soutien aérien américain insuffisant puisque la coalition internationale, menée par les États-Unis, n'avait bombardé qui timidement les positions de l'EI en Irak, mais la ville de Ramadi n'était pas une cible prioritaire pour les forces occidentales.

La légèreté de l'intervention de la coalition et le retrait des militaires irakiens ont coûté la vie à un grand nombre de civils, plus de 500 habitants ont été tués. Des centaines, y compris des femmes et des enfants, ont été obligées de s'enfuir vers la capital irakienne, Bagdad, d'où elles ont été aussi repoussées, de crainte que des djihadistes se cachent parmi les réfugiés.