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Des avancées pour un réseau ferroviaire reliant l'Iran à la Syrie, en passant par l'Irak

La compagnie nationale des chemins de fer iranienne a expliqué être parvenue à des avancées pour la construction d'un tronçon de rail d'environ 30 kilomètres, qui permettrait l'existence d'un réseau ferroviaire entre l'Iran, l'Irak et la Syrie.

Près de six mois après le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien, avec lequel Washington entendait couper, à coups de sanctions économiques, la république islamique d'Iran du reste du monde, la compagnie nationale iranienne des chemins de fer (la RAI) a annoncé des avancées significatives dans le projet de construction d'un tronçon ferroviaire reliant la ville de Shalamcheh, située dans le sud-ouest iranien, à Bassora, dans le sud-est irakien.

Selon une annonce de la RAI rapportée le 30 novembre 2018 par al Monitor, un média spécialisé dans les actualités du Moyen-Orient, le projet porte sur un tronçon d'une trentaine de kilomètres pour un coût avoisinant 52 000 dollars.

La connexion permettrait ainsi à l'Iran d'étendre ses capacités de liaison jusqu'à la ville de Lattaquié, en Syrie, grâce au réseau ferroviaire irakien. Le vice-ministre iranien de la Route et du Développement urbain Amir Amini a en effet donné son accord au projet.

De son côté, selon des propos rapportés par al Monitor, le directeur des médias du ministère irakien des Transports Amer al-Jabiri a fait savoir que son pays était «enthousiasmé par tout projet favorisant les transports transfrontaliers» avant de souligner que la future ligne de chemin de fer reliant les trois pays assurerait «un débouché pour l'Irak» via les ports méditerranéens et les ports iraniens.

Quant au ministre syrien des Transports, Ali Hammoud, il avait affirmé dès le mois d'avril 2018 l'importance de réactiver les transports terrestres entre la Syrie et l'Irak. «La partie syrienne du projet comprend la construction de 32 km de voies ferrées», a-t-il précisé, confiant à al Monitor son enchantement à ce sujet. A terme, «cela facilitera la circulation des personnes et des biens entre l’Iran, l’Irak et la Syrie», a ajouté le ministre.

Le projet sonne comme un pied de nez adressé à Washington qui, après s'être retiré de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien le 8 mai 2018, a mis en place une nouvelle série de sanctions, destinée aux entreprises internationales souhaitant continuer de commercer avec l'Iran. Si la menace a encouragé nombre d'entités économiques à stopper leurs relations commerciales avec Téhéran, voilà donc que le pays s'ouvre, au sens propre, à ses voisins du Moyen-Orient : l'Irak et la Syrie.

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