Le président des Etats-Unis Donald Trump a annoncé ce 29 novembre au soir qu'il annulait sa rencontre avec le président russe Vladimir Poutine. Celle-ci devait se tenir lors de la prochaine réunion du G20 en Argentine et aborder la question de la crise ukrainienne, qui a récemment connu un regain de tension en mer d'Azov.
«En partant du fait que les navires et les marins n'ont pas été retournés par la Russie à l'Ukraine, j'ai décidé qu'il serait mieux pour toutes les parties concernées d'annuler ma rencontre préalablement prévue en Argentine avec le président Vladimir Poutine. J'ai hâte [de participer] à un nouveau sommet constructif dès que cette situation sera résolue !», a tweeté le président américain.
Le président des Etats-Unis avait déjà émis des doutes quant à cette réunion, notamment lors d'un entretien accordé au Washington Post le 28 novembre : il avait alors dit qu'il annulerait «peut-être» son tête-à-tête avec son homologue russe.
Donald Trump fait référence au regain de tensions entre Kiev et Moscou depuis le 25 novembre, date à laquelle les gardes-côtes russes ont arraisonné trois navires de la marine ukrainienne en mer Noire, non loin de la péninsule de Crimée. Il s'agit du premier incident militaire entre Moscou et Kiev depuis le début du conflit armé dans l'est de l'Ukraine entre forces ukrainiennes et les séparatistes.
Réagissant au tweet de Donald Trump, le Kremlin a fait savoir qu'il n'avait pour l'heure reçu aucune notification de cette annulation par les canaux diplomatiques officiels.
Regain de tensions entre la Russie et l'Ukraine
La loi martiale, votée le 26 novembre par le Parlement ukrainien est entrée en vigueur le 28 novembre pour une durée de 30 jours dans dix régions frontalières et côtières de ce pays. Face aux inquiétudes, les autorités ukrainiennes ont assuré que cette loi martiale, qui permet de mobiliser les citoyens, réguler les médias et limiter les rassemblements publics, avait un caractère «préventif». Vladimir Poutine a pour sa part défendu ses forces armées et souligné le fait que les gardes-côtes russes avaient simplement «rempli leur devoir avec précision».
Face à cette escalade des tensions entre la Russie et l'Ukraine, l'Union européenne s'est déclarée le 28 novembre «extrêmement préoccupée» mais n'envisage pas de nouvelles mesures pour sanctionner l'arraisonnement russe des navires ukrainiens : «Nous sommes consternés par cet usage de la force par la Russie qui, dans un contexte de militarisation croissante dans la région, est inacceptable», ont fait savoir les gouvernements des 28 pays de l'Union européenne dans une déclaration publiée par le chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, après trois jours de discussions.
Le président russe a mis en garde l'Ukraine contre tout acte «irréfléchi» et a demandé à la chancelière allemande Angela Merkel de faire pression sur cet allié des Occidentaux. Vladimir Poutine s'est en effet entretenu au téléphone avec la chancelière allemande, lui faisant part de la «sérieuse préoccupation» de Moscou face à l'introduction de la loi martiale en Ukraine.
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