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Kiev demande à l'OTAN de déployer des navires en mer d'Azov

Dans une interview, le président ukrainien a appelé l'OTAN, et plus spécifiquement Berlin, à déployer des navires en mer d'Azov. La Russie a pour sa part fait savoir qu'elle ne souhaitait pas voir d'«intermédiaire» intervenir dans cette crise.

Ce 29 novembre, le président ukrainien a demandé aux pays membres de l'OTAN, et notamment à l'Allemagne, de déployer des navires en mer d'Azov pour soutenir Kiev dans son bras de fer avec Moscou, après un accrochage avec les forces russes au large de la Crimée : «L'Allemagne est l'un de nos plus proches alliés et nous espérons que des pays au sein de l'OTAN sont désormais prêts à dépêcher des navires en mer d'Azov pour aider l'Ukraine et y assurer la sécurité», a déclaré Petro Porochenko dans une interview publiée ce 29 novembre par le quotidien allemand Bild. Selon Kiev, «[Vladimir Poutine] ne veut rien de moins qu'occuper la mer [d'Azov]. Le seul langage qu'il comprenne est l'unité du monde occidental». Et Petro Porochenko de poursuivre : «L'Allemagne doit également se demander : que fera ensuite Poutine si nous ne le stoppons pas?»

Le 25 novembre, les gardes-côtes russes ont arraisonné trois navires de la marine ukrainienne en mer Noire, non loin de la péninsule de Crimée. Il s'agit du premier incident militaire entre Moscou et Kiev depuis le début du conflit armé dans l'est de l'Ukraine entre forces ukrainiennes et les séparatistes. La loi martiale, votée le 26 novembre par le Parlement ukrainien est entrée en vigueur le 28 novembre pour une durée de 30 jours dans dix régions frontalières et côtières de ce pays. Face aux inquiétudes, les autorités ukrainiennes ont assuré que cette loi martiale, qui permet de mobiliser les citoyens, réguler les médias et limiter les rassemblements publics, avait un caractère «préventif». Vladimir Poutine a pour sa part défendu ses forces armées et souligné le fait que les gardes-côtes russes avaient simplement «rempli leur devoir avec précision».

Face à cette escalade des tensions entre la Russie et l'Ukraine, l'Union européenne s'est déclarée le 28 novembre «extrêmement préoccupée» mais n'envisage pas de nouvelles mesures pour sanctionner l'arraisonnement russe des navires ukrainiens : «Nous sommes consternés par cet usage de la force par la Russie qui, dans un contexte de militarisation croissante dans la région, est inacceptable», ont fait savoir les gouvernements des 28 pays de l'Union européenne dans une déclaration publiée par le chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, après trois jours de discussions.

Sergueï Lavrov a rencontré ce 27 novembre Jean-Yves Le Drian dans le cadre de la poursuite du dialogue de Trianon et, au cours d'une conférence de presse, le chef de la diplomatie russe a abordé l'incident du détroit de Kertch. Il a notamment affirmé qu'il n'y avait «pas besoin d'un quelconque intermédiaire» dans cette crise.

Ce même jour, le président russe a mis en garde l'Ukraine contre tout acte «irréfléchi» et a demandé à la chancelière allemande Angela Merkel de faire pression sur cet allié des Occidentaux. Vladimir Poutine s'est en effet entretenu au téléphone avec la chancelière allemande, lui faisant part de la «sérieuse préoccupation» de Moscou face à l'introduction de la loi martiale en Ukraine.

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