Le président russe Vladimir Poutine a estimé, lors d'une intervention dans un forum économique à Moscou ce 28 novembre, que l'incident entre l'armée russe et ukrainienne dans le détroit du Kertch était le résultat du laxisme des pays étrangers vis-à-vis de Kiev. Selon le chef d'Etat russe, ces derniers s’accommoderaient en effet du comportement des autorités ukrainiennes, tant que celui-ci s'avère agressif envers Moscou.
«Les autorités de Kiev font la promotion du sentiment anti-russe avec succès, aujourd'hui. Elles n'ont rien d'autre à faire», a ajouté Vladimir Poutine, dont c'était les premiers commentaires publics sur l'incident du 25 novembre, lorsque des gardes-côtes russes ont arraisonné trois navires de guerre ukrainiens dans les eaux territoriales russes au large de la Crimée.
Le président russe s'est alors fendu d'un trait d'ironie... mordante : «S'ils exigent des bébés au petit-déjeuner, on leur servirait probablement des bébés. On leur dirait : "Pourquoi pas, ils ont faim, que peut-on y faire ?"»
Et Vladimir Poutine de poursuivre, plus sérieusement : «C'est là une politique à courte vue, qui ne peut déboucher sur rien de bon. Elle rend le pouvoir ukrainien suffisant, et ne les incite pas à faire un travail politique normal dans leur pays ou à poursuivre une politique économique normale.»
Lors de son intervention, le président russe a estimé que l'incident avait «clairement [été le résultat] d'une provocation» ukrainienne. Il a en outre estimé que cette dernière avait servi de prétexte à l'instauration de la loi martiale en Ukraine.
Vladimir Poutine a en outre martelé que les gardes-côtes russes avaient rempli «leur devoir militaire» en arraisonnant trois navires de guerre ukrainiens au large de la Crimée. «Ils ont rempli leur devoir militaire à la perfection, avec précision», a-t-il encore déclaré, expliquant l'action de la marine par le fait que les équipages ukrainiens n'avaient pas répondu aux mises en garde des forces russes.