International

La Russie dénonce une «ingérence» américaine dans l'élection du président d'Interpol

Interpol doit élire ce 21 novembre le remplaçant du Chinois Meng Hongwei, qui a disparu lors d'un voyage dans son pays. Un ancien général russe est pressenti pour prendre la tête de l'organisation, ce qui a fait réagir des sénateurs américains.

Les Etats-Unis tentent-ils d'empêcher la nomination d'un Russe à la tête d'Interpol ? Le Kremlin a en effet dénoncé ce 20 novembre une «ingérence» dans l'élection prévue cette semaine du nouveau président de l'organisation internationale de police criminelle, après une levée de boucliers de sénateurs américains liée aux informations rapportant qu'un ancien général russe, Alexandre Prokoptchouk, serait le favori des deux candidats.

«Il s'agit d'une forme d'ingérence [dans] les élections d'une organisation internationale», a fait savoir ce 20 novembre Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. «Comment peut-on nommer cela autrement ?», a-t-il ajouté.

C'est une «politisation inadmissible», a également réagi le ministère russe de l'Intérieur ce 20 novembre, la porte-parole Irina Volk soulignant dans un communiqué l'«expérience» du candidat russe et assurant qu'il agirait «exclusivement dans les intérêts de la communauté policière internationale» en cas de victoire.

Réunis en assemblée générale depuis le 18 novembre à Dubaï, les délégués d'Interpol devraient élire le 21 novembre un remplaçant à son ancien patron chinois, qui avait mystérieusement disparu début octobre lors d'un voyage dans son pays, où il est accusé de corruption. 

Deux candidats sont en lice pour achever le mandat de quatre ans de Meng Hongwei qui prendra fin en 2020 : l'actuel président par intérim, le Sud-Coréen Kim Jong-yang, et un ancien haut-fonctionnaire russe, Alexandre Prokoptchouk.

Selon le quotidien britannique The Times, «les responsables britanniques s'attendent à ce qu'Alexandre Prokoptchouk, 56 ans, un vétéran du ministère russe de l'Intérieur, soit élu président d'Interpol». L'information a immédiatement fait réagir des élus américains. Dans une lettre ouverte publiée ce 19 novembre, quatre sénateurs américains ont appelé les délégués d'Interpol à rejeter la candidature d'Alexandre Prokoptchouk.

Lire aussi : Interpol diffuse une liste de 173 terroristes de Daesh qui seraient prêts à frapper l'Europe