International

Mi-mandat : Trump revendique la victoire, les républicains perdent la Chambre (EN CONTINU)

Les électeurs américains étaient appelés aux urnes le 6 novembre. Grand test pour Donald Trump qui salue un «immense succès», pourtant mitigé : les démocrates ont pris 28 sièges à la Chambre des représentants et les républicains conservent le Sénat.

Mercredi 7 novembre

Au Congrès, la donne a changé et Nancy Pelosi, la démocrate de 78 ans connue pour avoir rendu difficile la fin de mandat et George W. Bush, pourrait redevenir la femme la plus puissante de la politique américaine en tant que chef de la majorité à la chambre basse du Congrès. Il s'agit du troisième poste de l'Etat après le président et le vice-président. La députée de San Francisco a déjà occupé ce siège de 2007 à 2010. Si elle l'occupe à nouveau, elle a promis l'enfer à Donald Trump.

Les élections de mi-mandat ont donné lieu à de nombreuses premières : la démocrate du Kansas Sharice Davids, avocate férue d'arts martiaux, est devenue la première Amérindienne à être élue au Congrès en l'emportant sur des terres conservatrices.

Ilhan Omar et Rashida Tlaib, respectivement du Minnesota et du Michigan, sont devenues les deux premières femmes de confession musulmane élues à la Chambre des représentants : «On a réussi, ensemble. Merci !», a tweeté Ilhan Omar, une réfugiée somalienne, avant d'écrire à l'attention de Rashida Tlaib, née à Détroit de parents immigrés palestiniens: «Félicitations à ma soeur Rashida Tlaib pour sa victoire. J'ai hâte de siéger avec toi, inch'Allah».

Dans le Colorado, c'est le démocrate Jared Polis qui est devenu le premier gouverneur ouvertement gay d'un Etat américain.

En revanche, l'espoir démocrate Beto O'Rourke, qui avait reçu tardivement le soutien de la chanteuse Beyoncé, n'a pas réussi à créer la surprise au Texas : le sénateur sortant Ted Cruz, auquel Donald Trump était venu prêter main forte, a été réélu.

Les démocrates ont engrangé une précieuse victoire en prenant le contrôle partiel du Congrès avec 28 sièges, mais la «vague» anti-Trump un temps annoncée n'a pas eu lieu : les républicains ont notamment conservé leur majorité au Sénat qu'ils pourraient même avoir consolidé d'un ou deux sièges selon les premières estimations, ce qui a permis à Donald Trump de rapidement revendiquer un «immense succès»... sans évoquer la perte par son parti de la Chambre des représentants. 

Cette victoire démocrate à la chambre basse pourrait entraver l'action du 45e président des Etats-Unis jusqu'à la fin de son mandat en 2021.

Habituellement en retrait de la scène politique, la Première dame des Etats-Unis Melania Trump a invité sur Twitter les électeurs à soutenir le camp des républicains. 

Patrick Martin-Genier, spécialiste des questions internationales, estime que les élections de mi-mandat aux Etats-Unis se présentent comme un référendum anti-Trump : «Donald Trump a considérablement fracturé la société américaine.»

Mardi 6 novembre

Michel Larive, député de la France insoumise (LFI) de la 2e circonscription de l’Ariège, a commenté sur le plateau de RT France les enjeux des élections de mi-mandat aux Etats-Unis. «C'est souvent la sanction pour les présidents américains, les élections de mi-mandat, moi j'espère que ce sera un référendum anti-Trump», a-t-il déclaré.

Invité du journal de RT France, Bruno Bernard, économiste et expert en commerce international a commenté le rôle de l'économie dans les élections de mi-mandat aux Etats-Unis. «Pour le moment Donald Trump est dans une embellie artificielle», a-t-il estimé.

Selon Alexis Poulin, cofondateur du média Le Monde Moderne, le vote des femmes «va beaucoup compter» dans ces élections de mi-mandat. Il estime que celles-ci pourraient en effet se tourner vers un vote démocrate dans une plus grande proportion que lors des élections présidentielles de 2016.

Le parti démocrate présente cette année un grand nombre de candidats revendiquant une expérience dans le domaine du renseignement. Un prolongement sur le terrain politique du conflit ouvert entre Donald Trump et les agences ?

Une forte participation est attendue pour ces élections de mi-mandat. Au moins 31 millions d'américains ont en effet d'ores et déjà choisi leurs candidats, par le biais du vote anticipé ou du vote par procuration, selon des chiffres dévoilés par CNN. A même époque en 2014, ils étaient environ 19 millions à avoir voté de cette manière.

Invité du journal télévisé de RT France le 6 novembre, Drieu Godefridi, docteur en philosophie et juriste livre son analyse des enjeux des élections américaines de mi-mandat, et revient sur le bilan de Donald Trump après deux années de pouvoir.

Lors d'une conférence de presse à Madrid, où il rencontre son homologue espagnol, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a qualifié les accusations d'ingérence russe dans les élections de mi-mandat américaines, de «déclarations creuses».

Les bureaux de vote du Connecticut, du Maine, du New Hampshire, du New Jersey, de New York, de Virginia et du Kentucky sont désormais ouverts.

Premier test électoral d'ampleur pour Donald Trump depuis sa prise de fonction en janvier 2017 : les Américains ont voté le 6 novembre pour renouveler l'intégralité des 435 sièges de la Chambre des représentants, où les Républicains ont perdu leur majorité. Les démocrates y auraient pris 28 sièges.

Un tiers du Sénat devait également être renouvelé : le parti de Donald Trump, qui y disposait d'une courte majorité sur les démocrates (51-49), aurait, selon les premières estimations, gardé la main et même renforcé son jeu d'un ou deux sièges. De nombreuses élections locales, dont 36 postes de gouverneurs, ont également rythmé cette journée.

Lire aussi : Elections de mi-mandat aux Etats-Unis : la vague bleue est-elle en train de virer au rouge ?