Aux cris de «Mort à l'Amérique !», des milliers de personnes ont manifesté ce 4 novembre à Téhéran pour marquer leur opposition au retour des sanctions américaines prévues le lendemain contre leur pays après le retrait unilatéral de Washington des accords sur le nucléaire iranien signés en 2015.
Hasard du calendrier, cette manifestation anti-américaine coïncide avec l'anniversaire de la prise de contrôle de l'ambassade américaine à Téhéran en 1979. Lors de cette journée, des militants étudiants avaient pris d'assaut l’ambassade américaine et retenu en otage pendant 444 jours 52 membres du personnel diplomatique.
Des effigies du président américain Donald Trump ont été brûlées à l'extérieur de l'ancienne ambassade des Etats-Unis, tandis que d'autres manifestants ont brûlé des billets d'un dollar américain. Selon des médias locaux, d’autres manifestations similaires ont eu lieu dans plusieurs localités du pays.
«Concernant les sanctions sur le pétrole [iranien], nous en avons eu l'expérience au cours des périodes précédentes et nous pouvions également les surmonter», a déclaré un manifestant nommé Moaref à l’agence Ruptly. Mohammadi qui faisait également partie des protestataires a estimé de son côté que les mesures imposées par les Etats-Unis n’auraient «aucun impact sur la vie des gens». Une vision que ne partage pas Tahereh. Selon cette manifestante, les sanctions américaines «affecteront définitivement la vie des gens [en Iran].»
Contourner les sanctions «avec fierté»
De son côté, le président iranien Hassan Rohani a réagi le 5 novembre, affirmant : «J'annonce que nous allons contourner avec fierté vos sanctions illégales et injustes car elles vont à l'encontre du droit international [...] Nous sommes en situation de guerre économique et nous affrontons un pouvoir d'intimidation. Je ne pense pas que dans l'histoire américaine il y ait eu jusqu'à présent quelqu'un à la Maison blanche qui contrevienne autant au droit et aux conventions internationales.»