«Proche d'un état de choc». Voilà comment Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a décrit la réaction du gouvernement russe après avoir appris les propos du porte-parole du gouvernement français Benjamin Griveaux, qui a accusé RT France et Sputnik d'être des organes de propagande.
«Monsieur [Benjamin] Griveaux, nous sommes des gens polis et essayons de ne jamais dramatiser la situation, même lorsque nous constatons un réel problème de censure en France», a déclaré le 1er novembre la diplomate à l'occasion d'une conférence de presse, en référence à l'interdiction faite aux journalistes des deux médias d'accéder à la salle de presse de l'Elysée.
Et Maria Zakharova de souligner que les accusations de Paris ne reposaient sur aucun fait concret, précisant que le gouvernement français n'avait jamais fourni le moindre exemple à même de les étayer. «Si de tels faits existent, nous aimerions le savoir», a-t-elle lancé à l'adresse de son homologue français.
Notre patience n'est pas infinie
Moscou pourrait d'ailleurs prendre des mesures de réciprocité envers Paris et ne plus autoriser les journalistes français à assister aux événements médiatiques au sein des institutions russes, selon Maria Zakharova. «Je veux dire que notre patience n'est pas infinie. Nous sommes prêts à discuter des problèmes, nous sommes prêts à les résoudre sur une base de respect mutuel et sans accusations qui ne soient appuyées par des faits», a-t-elle martelé.
Si l'antipathie du président de la République et du gouvernement pour RT France n'est pas nouvelle, l'exécutif français a reconnu pour la première fois le 22 octobre que l'accès à la salle de presse de l'Elysée était expressément refusé à ses journalistes. «C'est de la propagande financée par un Etat étranger», a simplement déclaré Benjamin Griveaux pour justifier cette interdiction. Sans prendre la peine d'expliquer pourquoi cette distinction était réservée aux seuls journalistes de RT France, et ne s'appliquait pas à ceux de la BBC ou encore d'Al Jazeera, médias eux aussi financés par des Etats étrangers.