Dans un communiqué du 31 octobre, les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées de combattants arabes et kurdes de Syrie, ont qualifié de «provocations» les dernières frappes turques dans le nord du pays, alors que leurs combattants affrontent les djihadistes de Daesh dans l'extrême est de la Syrie. Partant, les FDS ont annoncé interrompre leur combat contre le groupe terroriste.
«Cette coordination directe entre les attaques de l'armée turque et celles de l'Etat islamique contre nos forces nous a amenés à un arrêt temporaire de la bataille [contre] le dernier bastion de l'organisation terroriste», affirment ainsi les combattants des FDS. «La poursuite de ces attaques entraînera un arrêt prolongé de notre opération militaire», mettent-ils encore en garde.
Le 28 octobre, l'armée turque avait pilonné des positions des Unités de protection du peuple (YPG), composante majeure des FDS, dans le secteur de Kobané (nord), selon l'agence de presse publique turque Anadolu, qui a fait état de quatre combattants tués.
Tiraillé entre ses alliés turcs et kurdes, Washington exprime son malaise
Ce 31 octobre également, les Etats-Unis se sont dits préoccupés par les bombardements turcs sur des positions kurdes en Syrie, qui ont provoqué la suspension de la lutte des FDS contre Daesh. «Des frappes militaires unilatérales dans le nord-ouest de la Syrie, d'où qu'elles viennent, surtout alors que du personnel américain pourrait être présent [sur place] ou dans les alentours, nous préoccupent grandement», a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat américain Robert Palladino.
La milice kurde des YPG est l'épine dorsale des FDS, soutenues par les Etats-Unis, mais est considérée par Ankara comme une extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984. En outre, la Turquie redoute que l'établissement d'une entité kurde à sa frontière ne galvanise les velléités séparatistes sur son territoire.