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Le nouveau président brésilien Jair Bolsonaro exclut toute intervention militaire au Venezuela

Le Brésil interviendra-t-il militairement au Venezuela ? Jair Bolsonaro, élu président du plus grand pays d'Amérique du sud, a répondu par la négative mais critiqué l'«admiration» de ses opposants pour le gouvernements socialiste de Caracas.

Le président brésilien élu, Jair Bolsonaro, a exclu le 29 octobre tout soutien à une éventuelle intervention militaire au Venezuela, malgré les «difficultés sérieuses» causées, selon lui, par ce qu'il appelle la «dictature» de Nicolas Maduro.

«Pour notre part, il n'y a pas [cet intérêt à intervenir militairement au Venezuela], le Brésil va toujours chercher la voie pacifique pour résoudre ce problème», a précisé le candidat nationaliste élu la veille, dans un entretien à la chaîne de télévision brésilienne Record.

«J'ai eu des discussions avec des dirigeants d'autres pays, y compris sur le sujet du Venezuela. Ils nous demandent que le Brésil participe d'une manière ou d'une autre à la solution de ce problème; en fin de compte [les Vénézuéliens] sont nos frères, qui sont en train de subir des difficultés sérieuses sous la dictature de Maduro», a ajouté l'ex-militaire, sans préciser les noms de ses interlocuteurs.

Jair Bolsonaro a également été interrogé sur un article du quotidien Folha de Sao Paulo publié le même jour, selon lequel la Colombie serait prête à donner son soutien au Brésil si ce dernier aidait à «renverser Nicolas Maduro à travers une intervention militaire». A l'appui de ses propos, le journal a cité un haut fonctionnaire à Bogota sous couvert d'anonymat, mais le gouvernement colombien a opposé en fin de journée un net démenti dans un communiqué.

Le «Mythe», comme le surnomment ses partisans, a en outre confié qu'il n'avait pas abordé ce sujet dans sa «discussion protocolaire» avec le président colombien Ivan Duque. En septembre, le New York Times avait révélé que des responsables de l'administration Trump auraient rencontré en secret des militaires vénézuéliens opposés au président Nicolas Maduro dans le but d'évoquer son renversement, avant de finalement décider de ne pas donner suite.

Jair Bolsonaro critique l'«admiration» du PT pour les gouvernements socialistes du Venezuela

Il a cependant critiqué une nouvelle fois le Parti des travailleurs (PT), dont sont issus les ex-présidents brésiliens Luiz Inácio Lula da Silva, dit Lula, ainsi que Dilma Rousseff, et dont il a battu le représentant Fernando Haddad au deuxième tour de la présidentielle. Selon Jair Bolsonaro, les membres du PT ont de l'«admiration» pour les gouvernements socialistes du Venezuela où, selon lui, «les plus pauvres souffrent beaucoup et fuient vers le Brésil».

Celui qui a survécu à une tentative d’assassinat pendant la campagne a par ailleurs assuré que son futur gouvernement, qui entrera en fonction le 1er janvier prochain, comptait «se libérer de quelques entraves du Mercosur», espace de libre-échange latino-américain dont sont membres, aux côtés du Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay, et dont le Venezuela a été suspendu en 2017.

«Le Mercosur a son importance, mais il est surévalué à mon avis [...] Nous ne voulons pas détruire le Mercosur, mais lui donner sa juste dimension», a ainsi soutenu Jair Bolsonaro. Le successeur du très impopulaire Michel Temer entend redéfinir les alliances internationales du Brésil, privilégiant notamment un rapprochement avec les Etats-Unis ou Israël.

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