L’OTAN a lancé le 25 octobre son plus grand exercice militaire depuis la fin de la guerre froide. 50 000 soldats, 10 000 véhicules, 65 navires et 250 aéronefs de 31 pays sont engagés dans le cadre de l'exercice «Trident Juncture 18», dont l’objectif est de s’entraîner contre un «ennemi imaginaire».
Pour Pascal Le Pautremat, géopolitologue et spécialiste des crises et des conflits, cette énième démonstration de force de l'Alliance atlantique semble clairement s’adresser à la Russie : «Compte tenu de la nature même de l’OTAN, évidemment cela nous renvoie à toute l’histoire de la guerre froide et on peut penser de façon plus ou moins subliminale [que cette action est menée] dans l’éventualité hypothétique d'une action militaire de la Russie à l’égard d’un pays baltique ou scandinave.»
Il y a cette volonté de s’attacher à une image opportune d’une Russie potentiellement dangereuse
Poursuivant son propos, Pascal Le Pautremata a jugé que l’OTAN semblait tenir à l'idée d'une «menace russe» afin de légitimer une course à l’armement : «On a vraiment le sentiment que dans l’establishment militaire et politique américain, il y a cette volonté de s’attacher à une image opportune d’une Russie potentiellement dangereuse. Cela nourrit la traditionnelle influence du complexe militaro-industriel et contribue à motiver des généraux à maintenir un outil militaire extraordinaire, presque surréaliste aujourd’hui, quand on voit le potentiel militaire américain...»
Enfin, Pascal Le Pautremata a estimé que les manœuvres militaires de l'OTAN l'empêchaient de nouer un dialogue productif avec Moscou.
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