La Commission européenne durcit ce 23 octobre son bras de fer avec le gouvernement italien en rejetant son projet de budget 2019, une première dans l'histoire de l'Union européenne.
«[Rome] va ouvertement, consciemment à l'encontre des engagements pris», a déclaré à Luxembourg le vice-président de la Commission européenne Valdis Dombrovskis, en faisant cette annonce. «Nous ne sommes pas face à un cas "borderline" mais face à une déviation claire, nette, assumée et par certains, revendiquée», a renchéri le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, lors de cette conférence de presse à Strasbourg.
Confirmant que ce rejet constituait une première, Valdis Dombrovskis a précisé que Rome disposait d'un délai de trois semaines pour réviser sa copie.
Malgré les critiques de la Commission européenne, la coalition au pouvoir en Italie (Mouvement cinq étoiles et Lega) a décidé ce 22 octobre de creuser le déficit à 2,4% du PIB en 2019, contre 0,8% pour le précédent gouvernement, puis à 2,1% en 2020 et à 1,8% en 2021. Dans le même temps, Rome s'est engagé à ramener la dette publique, actuellement à quelque 131% du PIB, à 126,5% en 2021.
Alors que Bruxelles l'avait sommée de lui fournir des clarifications sur son budget, hors des clous européens, l'Italie a donc maintenu le cap qu'elle s'était fixé.
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