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Le gouvernement américain veut déterminer le genre «sur une base biologique fondée sur la science»

L'administration Trump s'apprête à reconnaître dans le cadre d'une loi que le genre d'un individu ne peut être déterminé que «sur une base biologique». Les militants pro-transgenres accusent Donald Trump de vouloir «détruire les communautés».

L'administration Trump envisage de revenir à une définition traditionnelle du genre, c'est à dire déterminé par le sexe à la naissance, effaçant ainsi l'héritage de Barack Obama dont certaines directives favorisaient une définition du genre comme étant un concept librement définissable par les individus eux-mêmes.

C'est le New York Times qui a révélé le 21 octobre un document du département américain de la Santé et des Services sociaux (HHS), dans lequel celui-ci souhaite que le genre soit établi «sur une base biologique qui est claire, fondée sur la science, objective et administrable». Une demande qui s'inscrit dans le cadre d'une loi fédérale interdisant la discrimination entre les sexes dans les programmes d’éducation bénéficiant d’une aide financière gouvernementale.

Or, pour pouvoir juger d'une éventuelle discrimination basée sur le sexe, encore faut-il pouvoir s'accorder sur le genre d'un individu. Afin d'y parvenir, le HHS a donc décidé que le sexe indiqué sur l'acte de naissance d'une personne, tel qu'il a été délivré à l'origine, «constituerait une preuve définitive du sexe d'une personne, à moins que cela ne soit réfuté par des preuves génétiques fiables».

Trump : «Je veux protéger notre pays»

Opéré pour des raisons légales, ce changement implique-t-il un virage idéologique aux Etats-Unis ? C'est en tout cas la crainte des activistes transgenres, qui maintiennent qu'une personne peut décider librement de son propre genre. Selon elles, cette mesure pourrait in fine supprimer la reconnaissance et la protection des personnes transgenres inscrite dans la loi américaine par l'administration Obama dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'armée.

Tant et si bien que l'organisation Transgender Law Center a violemment critiqué la décision du HHS, vue comme étant «une tentative d'effacer [leur] existence-même en tant que personnes transgenres», avant d'accuser le président américain Donald Trump de «détruire les communautés [transgenres]». Sous le mot d'ordre «We won't be erased» («Nous ne serons pas effacés») une manifestation rassemblant quelques dizaines de personnes s'est tenue à Washington devant la Maison Blanche le 22 octobre, alors que les partisans de la cause se sont mobilisés sur Twitter.

Interrogé sur le sujet par un journaliste le 22 octobre, le président américain a de son côté tenu à rappeler que «beaucoup de choses différentes [se passaient] en ce moment en ce qui concerne les transgenres». «Je protège tout le monde», a assuré le chef d'Etat sans commenter dans le détails les révélations du New York Times. Et de conclure : «Je veux protéger notre pays.»

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