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Retrait des Etats-Unis du traité nucléaire : la Russie assure qu'elle n'attaquera jamais en premier

Après avoir annoncé le retrait de son pays du traité russo-américain INF, Donald Trump a expliqué vouloir développer des armes nucléaires de portée intermédiaire. De son côté, le Kremlin a affirmé qu'il n'effectuerait jamais de frappes préventives.

Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, a annoncé ce 22 octobre qu'en cas de guerre nucléaire, la Russie ne serait jamais le pays qui attaquerait en premier. «La Russie ne se considère pas comme ayant le droit de frapper en premier et ne se réserve pas le droit à une frappe préventive», a-t-il affirmé.

«Qu'est-ce que l'abandon du traité INF ? Cela signifie que les Etats-Unis, pas discrètement, mais ouvertement, commenceront à développer ces systèmes [d'armes nucléaires de portée intermédiaire] dans le futur», a-t-il commenté. Dmitri Peskov a ensuite ajouté que Moscou, en retour, devait «restaurer l'équilibre».

Cette déclaration intervient deux jours après la confirmation par Donald Trump du retrait de son pays du traité russo-américain sur les armes nucléaires à portée intermédiaire, le chef d'Etat américain ayant estimé que «la Russie n'[avait] pas respecté le traité».

Dans la foulée, le président américain avait expliqué que les Etats-Unis allaient désormais «développer ces armes [nucléaires]».

Réagissant à la déclaration de Donald Trump, Moscou avait rapidement affirmé qu'une telle décision pourrait mener au «chaos». «Cela serait un pas très dangereux qui, j'en suis sûr, ne sera pas compris par la communauté internationale et va même attirer de sérieuses condamnations», a déclaré le 20 octobre Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères.

De son côté, l'Union européenne a appelé Washington et Moscou à «poursuivre» le dialogue afin de «préserver» le traité.

Communément désigné par son acronyme anglais «INF» (Intermediate-Range Nuclear Forces), ce traité abolissait depuis plus de 30 ans l'usage par les deux pays de toute une série de missiles nucléaires d'une portée allant de 500 à 5 500 kilomètres.

Signé en 1987 par les présidents américain et soviétique de l'époque, Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, le traité INF avait mis un terme à la crise déclenchée dans les années 1980 par le déploiement des SS-20 soviétiques à têtes nucléaires, ciblant les capitales occidentales.

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