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Mort de Khashoggi : les premières explications de Riyad peinent à satisfaire les Européens

Si Riyad a reconnu la mort du journaliste Jamal Khashoggi, la France et l'Allemagne ne semblent pas se satisfaire des premières explications officielles saoudiennes. Les deux pays et l'UE veulent une enquête approfondie sur les causes de son décès.

L'Union européenne (UE) a exigé le 20 octobre une enquête complète, afin que les responsabilités soient établies dans la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. «L'Union européenne, comme ses partenaires, insiste sur la nécessité d'une enquête approfondie, crédible et transparente, qui fasse la lumière sur les circonstances de la mort et contraigne les responsables à en endosser toute la responsabilité», selon un communiqué des services du chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

Des «questions sans réponse» pour Paris, des explications «insuffisantes» pour Berlin

Le même jour, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a rapporté dans une déclaration écrite que «la confirmation de la mort de Monsieur Jamal Khashoggi [était] un premier pas vers l'établissement de la vérité». «De nombreuses questions restent toutefois sans réponse», a poursuivi le ministre français, en condamnant «ce meurtre avec la plus grande fermeté».

«[Ces questions] nécessitent une enquête exhaustive et diligente pour établir l'ensemble des responsabilités et permettre que les responsables du meurtre de monsieur Jamal Khashoggi répondent de leurs actes», a ajouté Jean-Yves Le Drian. «Ces attentes sont d’autant plus fortes que nos deux pays [la France et l'Arabie saoudite] sont liés par un partenariat stratégique qui implique franchise, exigence et transparence», a-t-il encore relevé.

La chancelière allemande Angela Merkel a de son côté jugé «insuffisantes» les premières explications saoudiennes et dit attendre de Riyad «la transparence sur les circonstances de la mort et ses raisons de fond». L'Allemagne s'est d'ailleurs dite prête à un éventuel gel de ses exportations d'armes vers le royaume.

«Tant que ces questions resteront ouvertes, je ne peux pas m'imaginer qu'il y ait une base positive au sein du gouvernement allemand pour approuver des exportations d'armes vers l'Arabie saoudite», a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, dans une interview diffusée par la chaîne de télévision allemande ARD.

Jean-Yves Le Drian, Heiko Maas et leur homologue britannique Jeremy Hunt avaient déjà demandé une «enquête crédible» le 14 octobre.

Du côté de Washington, Donald Trump a jugé la version des faits de Riyad «crédible» et rappelé que l'Arabie saoudite était un «excellent allié» et qu'il était encore trop tôt pour évoquer des sanctions. Le président américain a toutefois noté que «quelques questions» restaient à élucider et qu'il se pencherait avec le Congrès sur la meilleure façon de répondre à ce problème.

L'Arabie saoudite a reconnu le 20 octobre, 17 jours après la disparition de Jamal Khashoggi, que le journaliste avait été tué à l'intérieur de son consulat à Istanbul. L'agence de presse officielle saoudienne SPA, citant le parquet, a évoqué une «rixe à coups de poing» qui a «conduit à sa mort». Aucune information n'a été donnée sur ce qu'il était advenu du corps du journaliste. 

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