Les croix érigées sur la vingtaine de tombes du cimetière du monastère catholique de Beit Jamal ont toutes été systématiquement renversées, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ce n'est pas la première fois qu'un incident similaire survient en trois ans, selon les informations de la police israélienne, qui s'est exprimée à ce sujet le 18 octobre.
«Nous avons été informés hier par les sœurs que notre cimetière avait été profané», a déclaré à l'AFP le père Antonio Scudu, responsable de l'église, avant de préciser : «Les faits remontent sûrement à plus longtemps.» Le monastère de Beit Jamal appartient à la congrégation des Salésiens et est situé non loin de Beit Shemesh, ville à forte proportion de juifs ultra-orthodoxes. C'est la troisième fois que le cimetière est vandalisé, a rappelé Antonio Scudu, après de précédents incidents en 1981 et 2015. Un conseiller de l'Eglise catholique en Terre sainte, Wadi Abounassar, a fait savoir que l'église du monastère avait en outre été visée l'an dernier.
Une enquête est en cours pour retrouver les auteurs, mais la police n'a pour le moment interpellé aucun suspect, a expliqué à l'AFP un porte-parole de la police, Micky Rosenfeld, sans se prononcer sur la motivation possible de ces agissements.
Les services de police israéliens «n'ont jamais conduit quiconque devant le juge pour ces actes, et nous nous demandons si cela sera encore le cas cette fois», a écrit Wadi Abounassar dans un communiqué.
«Nous faisons l'objet de beaucoup de haine alors que nous sommes ici depuis plus de 100 ans et que nous accueillons tout le monde ici», a de son côté déploré le père Antonio Scudu. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, a dénoncé un «acte méprisable».
D'autres lieux chrétiens ont déjà été attaqués par le passé. Le sanctuaire de Tabgha, haut lieu du christianisme en Israël construit sur le site où le Christ aurait accompli le miracle de la multiplication des pains, a été visé en 2014 et 2015. Un Israélien de 23 ans avait été condamné en 2017 à quatre ans de prison pour les faits de 2015.
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