L'Union chrétienne-sociale (CSU), parti allié de la CDU de la chancelière allemande Angela Merkel, qui domine la Bavière depuis les années 1950, arrive en tête des élections régionales avec 37% des voix, selon les sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote par les chaînes publiques ARD et ZDF.
Ce résultat, le plus mauvais depuis près de 70 ans, a tout d'une débâcle politique pour la CSU. Elle perd 10 points par rapport à 2013, ainsi que sa majorité absolue au Parlement régional. Le parti va ainsi être obligé de chercher une alliance avec une ou plusieurs autres formations.
«Bien sûr, ce n’est pas un jour facile pour la CSU, nous n'avons pas obtenu un bon résultat, nous acceptons le résultat avec humilité», a déclaré le ministre-président CSU de Bavière, Markus Söder.
Le SPD, l'autre allié de la chancelière sur le plan fédéral, récolte seulement 9,5% des suffrages. Un revers également puisqu'il se fait doubler par les Verts, à 17,8% des voix. En revanche, le parti anti-immigration Alternative pour l'Allemagne (AfD), avec un score de 10,6%, effectue une percée. Il entrera en effet pour la première fois au Parlement bavarois.
«Celui qui a voté AfD en Bavière a dit aussi [que] Merkel devait partir», a lâché Alice Weidel, l'une des dirigeantes du parti. «Libérez la voie pour des élections anticipées !», a-t-elle ajouté, en appelant donc à des législatives anticipées au niveau fédéral.
Après la Bavière, les élections dans le Land de Hesse seront déterminantes pour Angela Merkel
Parmi les autres scores, les conservateurs indépendants sont à 11,6% et les libéraux du FDP ferment la marche avec 5%. Le 28 octobre en Hesse, la CDU d'Angela Merkel devra à son tour faire face à un scrutin à risque, dans un Land que les conservateurs dirigent en coalition avec les écologistes. Les élections en Bavière et en Hesse ne sont pas anodines pour la chancelière qui doit affronter en décembre un vote de militants pour être reconduite à la tête de la CDU.
Au pouvoir dans la première économie européenne depuis 13 ans, Angela Merkel a connu une année difficile, conséquence politique notamment de sa décision, prise en 2015, d'ouvrir l'Allemagne à plus d'un million de migrants demandeurs d'asile. Même si elle a considérablement resserré l'accueil des migrants, Angela Merkel a été handicapée par l'essor de l'AfD lors des législatives de septembre 2017.