Marine Le Pen a rencontré Steve Bannon le 11 octobre à Paris et lui a «renouvelé son intérêt» à son projet d'aider techniquement en Europe les partis populistes en vue des élections de l'an prochain, après avoir semblé prendre ses distances avec l'ancien conseiller de Donald Trump.
La présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN) avait pourtant émis des réserves le 8 octobre à Rome à l'égard de Steve Bannon, qui entend organiser les partis de droite radicale en Europe en vue notamment de constituer un groupe au Parlement européen, en affirmant que «seuls» ces partis étaient fondés à s'organiser. Selon l'AFP, un proche du Rassemblement national avait jugé l'homme «envahissant».
Malgré tout, l'entretien a bien eu lieu. «Marine Le Pen l'a rencontré hier matin à Paris», a annoncé sur BFMTV-RMC le 12 octobre Louis Aliot, député des Pyrénées-orientales et compagnon de Marine Le Pen.
Contactée par l'AFP, Marine Le Pen a expliqué que Steve Bannon lui avait «confirmé sans ambiguïté que son intention n'[était] pas d'intervenir politiquement en Europe mais de créer un think tank qui permette des recherches, des études et des colloques sur des sujets importants qui touchent à des préoccupations communes» comme «la mondialisation sauvage, la financiarisation de l'économie, les migrations».
«Je lui ai donc renouvelé notre intérêt à l'émergence de cette structure de travail», a ajouté la patronne du RN.
Marine Le Pen avait déclaré à Rome le 8 octobre que Steve Bannon n'était pas issu d'un pays européen : «il est Américain». «Il a suggéré la création d'une fondation qui vise à offrir aux partis souverainistes européens des études, des sondages, des analyses. Mais la force politique qui naîtra des élections en Europe, c'est nous, et nous seuls, qui la structurerons», avait précisé la dirigeante RN lors d'une conférence de presse aux côtés de son allié italien et ministre de l'Intérieur Matteo Salvini.
Steve Bannon entend réunir dans une fondation tous les partis qui s'accordent sur la défense des frontières et de la souveraineté, ainsi que sur la lutte contre l'islam radical et l'immigration. L'objectif est d'aider ces formations à se coordonner et éventuellement constituer un groupe au Parlement européen.