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«Vote pitoyable» du Brexit : Juncker regrette la non-intervention de la Commission européenne

A presque cinq mois de la sortie officielle du Royaume-Uni de l'UE, le chef de l'exécutif européen a exprimé ses remords sur l'(in)action de la Commission européenne dans la campagne référendaire de 2016 qui a mené au «vote pitoyable» sur le Brexit.

Lors d'une interview accordée le 6 octobre au quotidien autrichien Der Standard, Jean-Claude Juncker, actuel président de la Commission européenne, a regretté que l'ancien Premier ministre britannique, David Cameron n'ait pas pu mener une campagne convenable contre le Brexit en amont du référendum du 23 juin 2016.

Amer, le chef de l'exécutif européen a regretté que le gouvernement Cameron lui ait à l'époque demandé «de ne pas intervenir dans cette campagne référendaire». Jean-Claude Juncker a ainsi expliqué que «si la Commission européenne [étai]t intervenue, peut-être que les bonnes questions seraient entrées dans le débat», ajoutant : «Nous savions déjà quelles seraient les épreuves et les tribulations auxquelles conduirait ce vote pitoyable des Britanniques.»

La Commission européenne n'a, en effet, pas été en mesure de convaincre les électeurs britanniques de choisir de rester au sein l'Union européenne (UE). Cela ne signifie pas qu'il n'y a eu de campagne que de la part  des pro-Brexit. Les partisans du maintien du Royaume Uni au sein de l'UE n'ont pas manqué d'imagination pour étoffer leur argumentaire : instructions illustrées (légèrement) orientées, engagement de célébrités en faveur du maintien ou encore sacralisation de la question en comparant l'intégration européenne à la religion...

Une campagne à laquelle s'étaient ajoutées les multiples tentatives venues de l'étranger pour tenter de convaincre les Britanniques.

Pour Juncker, «la liberté de la presse aussi a ses limites»

Face aux remarques récurrentes sur son penchant réputé pour l'alcool, l'ancien Premier ministre luxembourgeois s'est par ailleurs dit «étonné de ce dont on [le] blâme toujours». Nommant directement les médias britanniques, il les a ainsi accusés de «ne pas respecter les droits de l'homme des acteurs politiques», affirmant : «La liberté de la presse aussi a ses limites.»

Le 2 octobre, c'est du côté de l'Italie que venait une nouvelle pique adressée au chef de l'exécutif européen. Répondant à une comparaison établie par Jean-Claude Juncker entre la situation italienne et la crise grecque, Matteo Salvini a vivement réagi au cours d'une émission d'une chaîne de télévision italienne : «Je parle avec des personnes sobres qui ne font pas de comparaisons qui ne tiennent pas la route.»

Fabien Rives

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