Comme en mars 2018, la Russie a été la cible ce 4 octobre des accusations synchrones de plusieurs Etats, au premier rang desquels le Royaume-Uni.
Alexandre Yakovenko, l'ambassadeur de Russie à Londres a relevé cette apparente coordination ce même jour. «Il y a une réunion de l'OTAN à Bruxelles aujourd'hui et la discussion porte sur la guerre cybernétique», a-t-il souligné, répondant à RT. Et de poursuivre : «Nous voyons une campagne bien coordonnée dont le but est de discréditer la Russie. Evidemment, de mon point de vue, c'est inacceptable.»
Le ministère russe des Affaires étrangères a pour sa part qualifié d'«acte de propagande» les accusations du Renseignement néerlandais qui assure avoir déjoué une cyberattaque russe visant l'Organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques (OIAC). «Il s'agit d'un acte de propagande dirigé contre notre pays», a assuré la diplomatie russe dans un communiqué, ajoutant : «Cette campagne anti-russe [...] porte atteinte aux relations bilatérales.»
Feu roulant d'accusations depuis mars 2018
Le ministère britannique des Affaires étrangères, le Centre national de cybersécurité britannique (NCSC) affirme avoir établi que le renseignement militaire russe (GRU) se cacherait derrière plusieurs attaques commises dans le monde par des cyber-assaillants connus. Ces cyberattaques, menées «au hasard et sans foi ni loi», auraient «affecté des citoyens dans de nombreux pays, dont la Russie, et coûté des millions de livres aux économies nationales», a-t-il ajouté. Le Canada, l'Australie, mais aussi l'OTAN et l'Union européenne se sont joints aux accusations
Pour Alexandre Yakovenko, il s'agit d'un technique déjà vue de manipulation des masses : les Etats occidentaux utiliseraient les médias comme caisse de résonance. Une fois l'opinion publique influencée par l'accumulation des accusations, ces mêmes Etats ne présenteraient ensuite aucune preuve de leurs allégations.
De fait, sept mois après que l'ex-agent double Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été retrouvés inanimés sur un banc de Salisbury, ville du sud de l'Angleterre, Londres n'a apporté aucune preuve de l'implication de la Russie.
Ce même jour, le ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt, tout aussi pugnace et antirusse que son prédécesseur Boris Johnson, a tenté de présenter les nouvelles accusations de Londres comme preuves de la culpabilité de Moscou dans l'empoisonnement de Sergueï Skripal. «Si quelqu'un avait des questions quant à l'implication du renseignement militaire russe à Salisbury [où Sergueï Skripal et sa fille ont été empoisonnés], cela mettra un terme à ces doutes», a-t-il lancé, lors d'un entretien avec la BBC.
A.K.