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Nord Stream 2 : les Etats européens vont-ils résister à la pression américaine ?

Le président russe Vladimir Poutine a appelé les pays européens à ne pas céder aux pressions de Washington et à défendre leurs propres intérêts en ce qui concerne le projet de gazoduc Nord Stream 2, qui doit relier la Russie à l'Allemagne.

A l'occasion d'une rencontre le 3 octobre à Saint-Pétersbourg, le président russe Vladimir Poutine et le chancelier autrichien Sebastian Kurz ont évoqué, entre autres sujets, l'avenir du projet de gazoduc Nord Stream 2.

«Cédant à des pressions extérieures, la Bulgarie a renoncé au projet South Stream. Mais elle le regrette maintenant et parle de la possibilité d’obtenir notre gaz via le gazoduc Turkish Stream. Je ne voudrais pas que l’Europe ressemble à la Bulgarie, manifeste la même faiblesse et se montre incapable de défendre ses intérêts nationaux», a lancé le chef d'Etat russe sur la question, lors d'une conférence de presse conjointe des deux dirigeants.

Vladimir Poutine a fait part de la détermination de la Russie à se battre pour défendre l'accord, alors que celui-ci est dans le viseur de Washington. Il a soutenu qu'il était «très raisonnable» pour les pays européens de ne pas acheter de gaz en provenance d'autres régions, telles que les Etats-Unis, soulignant que le gaz américain coûterait au moins 30% plus cher pour les Etats européens.

De son côté, le chancelier autrichien a assuré que l'engagement des pays impliqués dans le projet était intact. «Les participants européens à ce projet le soutiennent et souhaitent le réaliser», a-t-il affirmé, notant toutefois qu'il était nécessaire de respecter les intérêts de l’Ukraine, «pays de transit important».

Le gazoduc, qui doit relier la Russie à l'Allemagne en passant par la mer baltique, doit être construit par un joint venture entre le géant russe du gaz Gazprom et ses partenaires européens, à savoir le français Engie, l'autrichien OMV, les allemands Uniper et Wintershall, ainsi que le néerlando-britannique Shell.

Les Etats-Unis ne cachent pas leur intention de faire capoter le projet, afin, selon Washington, de «protéger la sécurité énergétique de l'Europe». A la tribune des Nations unies fin septembre, Donald Trump a une nouvelle fois critiqué le choix énergétique allemand qui rendrait selon lui le pays «dépendant de l'énergie russe».

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