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Prix Nobel de physique : un Français dans les trois spécialistes des lasers récompensés

Trois pionniers du laser ont reçu le plus prestigieux des prix de physique. Le Français Gérard Mourou compte parmi les lauréats pour ses travaux sur l'amplification des lasers, au bénéfice d'opérations de l’œil pour des millions de patients.

Le prix Nobel de physique a été attribué le 2 octobre à trois chercheurs, dont le Français Gérard Mourou, pour leurs recherches sur les lasers qui ont permis de développer des outils de haute précision utilisés dans l'industrie et la médecine.

Le prix récompense pour moitié l'Américain Arthur Ashkin, 96 ans, et pour l'autre moitié Gérard Mourou, 74 ans, et la Canadienne Donna Strickland, 59 ans. Leurs découvertes ont «révolutionné la physique des lasers» et à la conception «d'instruments de précision avancée qui ouvrent des champs inexplorés de recherche et une multitude d'applications industrielles et médicales», a précisé l'Académie royale des sciences à Stockholm.

Arthur Ashkin, désormais le lauréat Nobel le plus âgé toutes catégories confondues, a mis au point la «pince optique» qui permet de manipuler des organismes extrêmement petits comme les cellules, les particules et les virus.

Le polytechnicien Gérard Mourou et son étudiante Donna Strickland ont inventé la technique d'amplification des lasers, appelée Chirped Pulse Amplification (CPA), qui génère des impulsions ultracourtes et de très haute puissance. Cette technique est utilisée dans tous les lasers de puissance dans le monde. Ils sont ainsi devenus les inventeurs de de la chirurgie femtoseconde réfractive de l’œil.

Outre leur contribution à la physique du vide ou des trous noirs, les travaux des deux scientifiques ont permis d'opérer des millions de personnes dans le monde souffrant de myopie ou de cataracte.

Troisième femme récompensée dans l'histoire du Nobel de physique

Jointe peu après l'annonce, Donna Strickland, professeure à l'Université de Rochester aux Etats-Unis et collaboratrice de Gérard Mourou, s'est dite honorée de recevoir ce prix, que seules deux femmes ont reçu avant elle depuis sa création en 1901. 

«Je pensais qu'il aurait été plus facile d'honorer les femmes physiciennes, nous en sommes là aujourd'hui et j'espère qu'avec le temps, les choses iront plus vite», a-t-elle réagi. Avant elle, seules Marie Curie – qui reçut aussi le Nobel de chimie en 1911 – récompensée en 1903 avec son mari Pierre, et Maria Goeppert-Mayer en 1963 ont été décorées par l'académie.

La médecine a ouvert le bal des Nobel 2018 le 1er octobre avec le sacre d'un duo de chercheurs nippo-américain, James P. Allison et Tasuku Honjo, récompensés pour leurs travaux sur la capacité du corps à se défendre contre les cancers virulents comme le cancer du poumon et le mélanome. 

Pour la première fois depuis 1949, l'annonce du prix de littérature a été reportée d'un an par l'Académie suédoise, enferrée dans des divisions internes et le retrait de plusieurs membres l'empêchant de fonctionner normalement.

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