Première élection à date fixe de la province francophone, l'élection générale québécoise du 1er octobre 2018 marque un tournant majeur dans le paysage politique local. En effet, après 15 ans de gouvernement libéral, les électeurs ont plébiscité la Coalition avenir Québec (CAQ), un parti nationaliste non-indépendantiste qui souhaite, entre autres, une réduction de 20% du nombre d'immigrants admis au Québec chaque année.
A l'issue du scrutin, le fondateur et chef du CAQ, François Legault, est désigné Premier ministre de la province et disposera de la majorité absolue à l'Assemblée nationale du Québec, avec 74 députés sur 125 selon des résultats préliminaires. Une ascension considérable pour une formation politique qui ne comptait jusqu'alors qu'une vingtaine de sièges. Le Parti québecois, indépendantiste, n'a lui obtenu que 9 sièges.
Ancien ministre et homme d'affaires, François Legault s'est félicité des résultats de l'élection : «Aujourd'hui on a marqué l'histoire, aujourd'hui il y a beaucoup de Québécois qui ont mis de côté un débat qui nous a divisés pendant 50 ans», a-t-il déclaré au sujet de la question de l'appartenance ou non du Québec au Canada.
Camouflet pour la famille politique de Justin Trudeau
Le parti libéral du Québec de Philippe Couillard n'obtient que 32 sièges, contre 70 lors de l'élection précédente. Les centristes essuient ainsi un nouveau coup dur, quatre mois à peine après la défaite historique du Parti libéral ontarien lors de l'élection générale de la province en juin 2018.
A un an des élections législatives canadiennes, le scrutin s'annonce donc incertain pour Justin Trudeau. Celui-ci a toutefois salué la victoire de François Legault, affirmant se réjouir à l'idée de «travailler ensemble pour améliorer la vie des familles de la classe moyenne».
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