Les indépendantistes catalans ont bloqué ce 1er octobre une voie de trains à grande vitesse, des autoroutes et des artères de Barcelone, pour marquer le premier anniversaire du référendum controversé pour l'autodétermination. Juan José Dorado, journaliste au média espagnol La Region, invité du journal télévisé de RT France, estime que les indépendantistes ont besoin de retrouver un élan.
Il évoque la baisse de la proportion des indépendantistes en Catalogne, passée de 49,5% il y a un an à 47 ou 48 aujourd'hui. «Ils sont minoritaires de très peu», explique le journaliste qui pense que la situation est délicate pour le gouvernement catalan. Les indépendantistes sont aujourd'hui profondément divisés, ils ont parfois déçu les citoyens. Certains de leurs dirigeants sont absents, comme Carles Puigdemont, l'ancien président de la région, parti en exil en Belgique, et d’autres sont actuellement emprisonnés.
Le dialogue a pourtant repris entre le pouvoir central et le gouvernement catalan depuis l'éviction de Mariano Rajoy (Parti populaire, droite) et l’accession au pouvoir du socialiste Pedro Sanchez. «Le dialogue a commencé mais c’est un dialogue qui reste très compliqué», estime Juan José Dorado. Le référendum réclamé par les indépendantistes est pour lui un vœu pieux : «Il faudrait modifier la constitution et obtenir des majorités que la Catalogne n'aura jamais.» Pour Beatriz Talegon, journaliste à Dario16, contactée par RT France sur Skype : «Le plus important, avant même de parler d’indépendance, c’est le droit de décider quelque chose. Demander aux gouvernements espagnol, catalan et à l'Europe le droit de faire un référendum : c’est une question de démocratie.» Selon elle, le référendum permet d'aborder d'autres sujets que l'indépendance comme «une république fédérale espagnole, la liaison avec la Catalogne...» Or, selon elle, il n’y a pas de «possibilité de parler des options possibles».
Toutefois, Juan José Dorado explique que Madrid a fait d’autres propositions, tout de suite refusées par le gouvernement catalan, «une nouvelle autonomie plus élargie, dans les domaines économique et social». La jeune journaliste reconnait que les indépendantistes sont en meilleurs termes avec le gouvernement de Pedro Sanchez qu’avec celui de Mariano Rajoy mais estime «qu’il n’y a pas de signal très clair». Pour elle, toute négociation devra avoir un préambule : la libération des prisonniers politiques catalans et le retour des exilés en Catalogne.
Au cours du référendum de 2017, trois millions d'électeurs, sur un total de 5,5 millions, avaient voté à 90% pour une République catalane indépendante.