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Netanyahou accuse l'Iran de dissimuler un entrepôt atomique secret à Téhéran

Images et graphiques à la main, le Premier ministre israélien a accusé l'Iran de disposer d'un complexe secret où seraient entreposées 300 tonnes de «matériaux nucléaires». Selon lui, Téhéran tenterait d'en faire disparaître les preuves à toute hâte.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou n'a pas lésiné sur les moyens le 27 septembre dernier, lors de son discours à l'Assemblée générale des Nations unies à New York. Brandissant des panneaux explicatifs, il a accusé l'Iran de disposer d'un complexe secret dédié au stockage d'armes nucléaires.

«Ce que je suis sur le point de dire n'a encore jamais été révélé en public auparavant», a ainsi déclaré le dirigeant israélien, avant de préciser : «Je révèle pour la première fois que l'Iran dispose d'un autre complexe secret à Téhéran.» Montrant à l'assistance la photographie d'un «bâtiment d'apparence innocente», tout en précisant le nom de la rue de la capitale iranienne où celui-ci se trouve, il a assuré qu'il s'agissait d'un entrepôt contenant pas moins de 300 tonnes de «matériaux nucléaires».

Selon Benjamin Netanyahou, les autorités iraniennes auraient commencé à évacuer le prétendu entrepôt après un raid de l'armée israélienne sur les «archives atomiques» de Téhéran. «Depuis ce bombardement, ils s'échinent à faire place nette dans cet entrepôt atomique : rien que le mois passé, ils ont évacué 15 kilogrammes de matériaux radioactifs», a-t-il assuré. 

Les renseignements israéliens semblent bien informés, car le Premier ministre israélien a livré une série de détails particulièrement précis quant à cette opération d'évacuation. «Ils les ont sortis de la ville et les ont dispersés autour de Téhéran dans le but de dissimuler ces preuves», a-t-il ainsi expliqué.

Je révèle pour la première fois que l'Iran dispose d'un autre complexe secret à Téhéran

Plus encore, le Premier ministre a invité les Iraniens à se procurer un compteur Geiger sur Amazon afin d'aller vérifier par eux-mêmes la radioactivité autour de la capitale de leur pays, pour confirmer ses dires. 

Benjamin Netanyahou part régulièrement à l'offensive sur le sujet du nucléaire iranien, tentant par tous les moyens de démontrer la caducité de l'accord de 2015 dont Washington s'est désengagé. Alors que Donald Trump a livré un discours particulièrement hostile à l'égard de l'Iran le premier jour de cette Assemblée générale, de nombreux pays, soucieux de préserver, ont exprimé leurs divergences avec les Etats-Unis sur ce sujet.

Une mise en scène habituelle

Le Premier ministre israélien avait déjà brandi en 2012, à l'Assemblée générale des Nations unies, un panneau sur lequel une bombe était dessinée. «C'est une bombe et voici la mèche», avait-il très sérieusement expliqué aux chefs d'Etat et diplomates l'entourant, expliquant que Téhéran avait effectué 70% de son programme nucléaire. 

Benjamin Netanyahou est coutumier des graves accusations conjuguées à une mise en scène quelque peu burlesque. A la télévision, depuis Tel Aviv, le 30 avril dernier, il avait encore assuré qu'Israël disposait de nouvelles «preuves concluantes» d'un programme secret visant l'Iran à se doter de l'arme nucléaire, dans un décor atypique. Devant un écran diffusant des photos et des vidéos et affichant à un moment, en gros caractère le texte «l'Iran a menti», il avait présenté schémas et autres graphiques à sensation.

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