A la télévision depuis Tel Aviv le 30 avril, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a assuré qu'Israël disposait de nouvelles «preuves concluantes» d'un programme secret visant l'Iran à se doter de l'arme nucléaire.
Devant un écran diffusant des photos et des vidéos et affichant à un moment, en gros caractère le texte «l'Iran a menti», il a présenté schémas et graphiques afin d'appuyer ses accusations, comme six ans plus tôt devant l'ONU. Il en a déduit que l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 était «basé sur des mensonges» et donc, invalide.
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A côté de l'écran, se dressait une étagère remplie de classeurs de documents. S'il ne les a pas dévoilés au public, Benjamin Netanyahou a affirmé détenir les «copies exactes» des archives nucléaires iraniennes.
Netanyahou «connu pour ses spectacles ridicules», selon Téhéran
Quelques instants après la diffusion de l'allocution du Premier ministre israélien, la télévision publique iranienne a rejeté en bloc les accusations de ce dernier, les qualifiant de «propagande». L'agence de presse publique iranienne IRNA a même ajouté que Benjamin Netanyahou était «connu pour ses spectacles ridicules».
Le ministre iranien des Affaires étrangères Javad Zarif s'est pour sa part fendu de tweets, dans lesquels il a affirmé : «Le garçon qui ne peut s'empêcher de crier au loup recommence. Pas découragé par le fiasco de son cartoon devant l'Assemblée générale de l'ONU [en 2012].»
Opposé à l'actuel accord sur le nucléaire iranien, le Premier ministre israélien, s'exprimait à moins de deux semaines de la date butoir fixée par le président des Etats-Unis Donald Trump pour décider du sort de cet accord conclu en 2015. Le dirigeant étasunien a plusieurs fois fait part de son opposition au texte actuel, qu'il qualifie d'«horrible».
Après une rencontre avec le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo le 29 avril, Benjamin Netanyahou n'avait pas mâché ses mots concernant l'Iran, son principal rival géopolitique dans la région. Il avait estimé que les tentatives présumées de Téhéran de se doter de l'arme nucléaire représentaient «la plus grande menace» pour le monde.
Le même jour, en parallèle, les dirigeants de la France, du Royaume-Uni et de l'Allemagne ont affirmé dans une déclaration conjointe qu'ils souhaitaient défendre l'accord actuel sur le nucléaire iranien, selon eux «le meilleur moyen» de s'assurer que l'Iran n'obtienne pas d'armes nucléaires.
Un remake de 2012 ?
En 2012, Benjamin Netanyahou s'était déjà distingué à la tribune de l'ONU en présentant à l'assemblée un dessin représentant une bombe sur lequel il avait dessiné une ligne rouge au marqueur. Il avait alors demandé à l'Assemblée générale d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire.