La détention d'un soldat de Tsahal et d'un analyste de sécurité de la police militaire des frontières israélienne, accusés de harcèlement sexuel sur des Palestiniennes, a été prolongée jusqu'au 28 septembre, selon le site d'information israélien Ynet.
Les deux militaires de Tsahal avaient été arrêtés la semaine du 17 septembre. Les faits se seraient produits durant les fouilles au poste de contrôle de Qalandiya, près de Ramallah. Selon les victimes, les deux hommes auraient touché leurs parties intimes durant la fouille et les auraient contraint à se dénuder. Ils auraient en outre volé de l’argent à ces femmes.
«Les allégations font état de vol par un serviteur de l’Etat, pillage et abus de pouvoir basés sur des motifs racistes, à ajouter aux infractions à caractère sexuel», a affirmé le juge du tribunal militaire de Jaffa, Ihsan Halabi. Selon lui, la cour est parvenue à la «conclusion qu'il y avait des éléments de preuves prima facie», ce qui a motivé la décision de prolonger leur détention.
Alors que l’un des soldats nie les charges qui lui sont reprochées, l’avocat général militaire, Ariella Segal, a opposé que de sérieux soupçons pesaient toujours sur lui et nécessitaient une enquête approfondie. «Les soldats ont agi sans obéir aux instructions, et contrairement aux procédures réglementaires en déshabillant un certain nombre de femmes pour la fouille», a-t-elle appuyé.
L’un des points de passage les plus fréquentés de Cisjordanie, le poste de contrôle de Qalandiya, est le théâtre de nombreuses tensions entre les forces armées israéliennes et les Palestiniens. De nombreux habitants se plaignent de la rudesse des interrogatoires et de l’attente interminable lorsqu'ils souhaitent franchir la frontière.
Après la décision de Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël en décembre 2017, les incidents à proximité de ce checkpoint se sont multipliés, en marge des manifestations de la Grande marche du retour qui appellent à la fin du blocus de Gaza, en place depuis juin 2007.
Plus de 180 Palestiniens ont été tués et des milliers d’entre eux ont été blessés depuis le début des rassemblements le 30 mars 2018. Les manifestants plaident pour le droit au retour des réfugiés, chassés de leurs terres ou contraints à fuir lors de la guerre ayant suivi la création d'Israël en 1948.
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