Le 21 septembre, l'ex-président français François Hollande a ravivé la polémique autour de l'achat par l'Inde de 36 avions de chasse Rafale en 2016. Il a déclaré au site Mediapart que la France n'avait «pas eu le choix» du partenaire indien du constructeur Dassault, le groupe Reliance. «Nous n'avions pas notre mot à dire à ce sujet», répète l'ex-président français, laissant entendre que le partenaire avait été imposé par les autorités indiennes.
«En tant que citoyen français, je trouve un peu drôle que le président de la République et le gouvernement français n'aient pas leur mot à dire dans la signature d'un tel contrat», déclare Michel Raimbaud, ancien ambassadeur de France, interviewé par RT France le 22 septembre. «Finalement, on se demande à quoi sert un président de la République, à quoi sert un gouvernement, si les autorités françaises ne peuvent pas dire leur mot dans une affaire de cette ampleur», ajoute Michel Raimbaud qui trouve cela «un peu suspect».
François Hollande use notamment de cet argument pour se défendre de tout possible conflit d'intérêts avec Reliance Group, qui a par ailleurs partiellement financé en 2016 un film de sa compagne Julie Gayet.
Là aussi Michel Raimbaud s'interroge : «Je pense que la manière dont l'ancien président de la République se défend de tout conflit d'intérêts montre bien qu'il a pensé que certains pouvaient imaginer qu'il y avait un conflit d'intérêts. L'ancien président de la République ne pouvait pas ignorer que Julie Gayet était liée au milieu cinématographique [...] donc je pense que c'est un peu étrange qu'il n'ait rien su, qu'il ne se soit douté de rien.»
En Inde, la polémique a enflé, l'opposition indienne accusant notamment le gouvernement de Narendra Modi d'avoir favorisé le conglomérat privé d'un industriel présumé proche du Premier ministre indien. Le but aurait été selon l'opposition de bénéficier d'une partie des «compensations» contractuelles de Dassault, au détriment de l'entreprise publique Hindustan Aeronautics Limited (HAL).