Washington continue à «préférer» une restauration pacifique de la «démocratie» au Venezuela, selon les termes de la Maison Blanche en réaction aux informations révélées par le New York Times le 8 septembre sur les contacts présumés de responsables américains de l'administration Trump avec des officiers militaires vénézuéliens cherchant à organiser un coup d’Etat. L’administration américaine organiserait, selon le quotidien, des réunions depuis un an avec un groupe d’officiers vénézuéliens qui cherchent à renverser le président du pays Nicolas Maduro.
En réponse à cette révélation explosive, le Conseil national de sécurité (NSC) de la Maison Blanche a publié une déclaration dans laquelle il affirme : «la préférence politique des Etats-Unis pour un retour pacifique et ordonné à la démocratie au Venezuela demeure inchangée». Garret Marquis, le porte-parole du NSC a également affirmé que «le gouvernement des Etats-Unis entend[ait] les préoccupations quotidiennes des Vénézuéliens». «Ils partagent un objectif commun : la reconstruction de la démocratie dans leur pays», a-t-il encore estimé. Le haut responsable, qui n’a pas nié explicitement les informations publiées dans le New York Times, a poursuivi : «Une solution durable à la crise qui s'aggrave au Venezuela ne peut être trouvée qu'après le rétablissement de la gouvernance par des moyens démocratiques, l'Etat de droit, le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales.»
Scandalisé, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza a immédiatement réagi sur Twitter : «Nous dénonçons devant le monde entier les plans d'intervention et le soutien aux conspirations militaires du gouvernement des Etats-Unis contre le Venezuela. Dans les médias américains eux-mêmes, des preuves nouvelles et grossières sont révélées.»
Selon les informations rapportées par le New York Times, les Etats-Unis auraient prévu d’envoyer un certain Juan Cruz, un ancien officier de la CIA, en vue d'organiser un coup d'Etat au Venezuela, avant de se rabattre finalement sur un «diplomate de carrière».
Le gouvernement vénézuélien affirmait dès le 5 août que l'attaque aux drones explosifs qui avait visé Nicolas Maduro le 4 août à Caracas avait été «planifiée et exécutée depuis le territoire des Etats-Unis», une thèse catégoriquement rejetée par Washington.
En outre, Donald Trump avait suscité la colère de Caracas et un tollé en Amérique latine en évoquant, en août 2017, une «possible option militaire» au Venezuela. La Maison Blanche avait ensuite tenté de rectifier le tir en affirmant qu'aucune action militaire n'était prévue dans un futur proche.
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