A l'heure où l'ONU estime que le Yémen traverse une crise humanitaire sans précédent, Hodeida, ville portuaire stratégique, est, depuis le 8 septembre, le théâtre de nouveaux affrontements entre des combattants pro-gouvernementaux et des rebelles Houthis.
Le bilan de ces combats est lourd : des sources médicales et hospitalières affirment que 84 combattants ont perdu la vie, dont 73 rebelles Houthis et 11 combattants du côté des forces pro-gouvernementales.
Alors que les affrontements se sont déroulés au sud et à l'est de la ville, des responsables pro-gouvernementaux ont par ailleurs déclaré que la coalition sous commandement saoudien avait lancé des raids aériens sur la route reliant Hodeida à Sanaa, la capitale du Yémen.
Pourparlers en berne et tragédie humanitaire
Le 8 septembre, avant même d'avoir commencé, les consultations très attendues menées sous l'égide de l'ONU (les premières depuis plus de deux ans), ont échoué à Genève : après avoir posé des conditions à leur présence, les représentants des rebelles Houthis n'ont finalement pas fait le déplacement.
La tragédie humanitaire se poursuit au Yémen. Le 24 août, près de 30 personnes, dont 26 enfants, perdaient la vie dans des frappes de la coalition dirigée par l'Arabie saoudite. Un peu plus de deux semaines plus tôt, le 9 août, la même coalition reconnaissait avoir mené des frappes qu'elle avait qualifié d'acte de guerre «légitime» : elles avaient toutefois provoqué la mort d'une cinquantaine de personnes et en avaient blessé 77, dont une majorité d'enfants.
Après le bombardement du 9 août, le Conseil de sécurité de l'ONU n'avait pas ordonné d'enquête indépendante et s'était contenté d'espérer que soit menée une enquête «crédible et transparente» par la coalition dirigée par l'Arabie saoudite.
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