Le secrétaire d'Etat britannique à la Sécurité, Ben Wallace, a accusé ce 6 septembre le président russe Vladimir Poutine d'être responsable «en dernier ressort» de l'empoisonnement au Novitchok perpétré en mars dernier contre l'ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille en Angleterre.
«En dernier ressort, bien sûr, il est responsable, c'est le dirigeant de l'Etat», a déclaré Ben Wallace, interrogé sur BBC Radio 4 sur la responsabilité de Vladimir Poutine dans ces opérations. «En dernier ressort il l'est, dans la mesure où il est le président de la Fédération de Russie, où c'est son gouvernement qui contrôle, finance et dirige le renseignement militaire», a-t-il ajouté.
«Je ne pense pas que quiconque puisse dire que Poutine ne contrôle pas son Etat», a-t-il poursuivi, avant de préciser : «Le GRU n'a pas la bride sur le cou.»
«La Russie n'a jamais eu et n'a rien à voir avec les événements à Salisbury»
Peu après, le Kremlin a réagi aux accusations britanniques, les jugeant «inadmissibles». Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a ainsi démenti les allégations du Royaume-Uni : «De quelconques accusations visant le pouvoir russe sont pour nous inadmissibles. Ni les hautes autorités de la Russie, ni les responsables d'un niveau moins important (...) n'ont quoi que ce soit à voir avec ce qui s'est passé à Salisbury». Et d'ajouter : «Nous l'avons déclaré à plusieurs reprises et nous pouvons le confirmer une fois de plus : la Russie n'a jamais eu et n'a rien à voir avec les événements à Salisbury. La Russie n'y est nullement impliquée.»
Le Premier ministre britannique Theresa May avait accusé la veille le renseignement militaire russe (GRU) d'être à l'origine de l'empoisonnement avec ce puissant agent innervant, de l'ancien agent double Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, le 4 mars à Salisbury.
Selon Londres, l'attaque a été perpétrée par deux «agents» du GRU, identifiés par la police britannique comme étant les ressortissants russes Alexandre Petrov et Rouslan Bochirov, deux noms que la police soupçonne cependant d'être des pseudonymes. Ils font l'objet d'un mandat d'arrêt.
Depuis le départ, le Royaume-Uni accuse Moscou d'être à l'origine de l'attaque, une affaire qui avait engendré une grave crise diplomatique entre le Kremlin et les Occidentaux. Moscou, de son côté, a dénoncé le 5 septembre une «manipulation de l'information».
Pour mémoire, l'affaire Skripal a débuté au mois de mars 2018 lorsqu'un ex-agent double et sa fille ont été empoisonnés dans la ville de Salisbury au Royaume-Uni. Le dossier a connu un retentissement international lorsque le gouvernement britannique a dénoncé l'implication supposée de Moscou. La Fédération de Russie a quant à elle toujours nié toute implication dans cette affaire.