Ce 5 septembre, les autorités britanniques accusent Alexandre Petrov et Rouslan Bochirov, deux ressortissants russes selon Londres, d'avoir commis trois tentatives de meurtre dans l'affaire Skripal à l'encontre de l'ex-agent double Sergueï Skripal, sa fille Ioulia et un agent de police britannique.
Selon les déclarations de la police britannique, qui a émis un mandat d'arrêt européen contre les deux suspects, ceux-ci voyageaient avec d'authentiques passeports russes et étaient arrivés au Royaume-Uni quelques jours avant l'empoisonnement des Skripal qui a eu lieu en mars.
Moscou appelle à cesser la «manipulation de l'information»
«Les noms et les photographies qui ont été publiés dans les médias ne nous disent rien», a réagi la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, citée par l'agence de presse publique TASS.
Elle a ensuite ajouté : «Une nouvelle fois, nous appelons les Britanniques à cesser les accusations publiques et la manipulation de l'information.» Moscou a en outre regretté être tenu à l'écart de l'enquête, estimant que celle-ci nécessiterait une analyse minutieuse ainsi qu'une «coopération pragmatique» entre Londres et Moscou.
Londres dit avoir «suffisamment de preuves»
De son côté, la police britannique affirme avoir «suffisamment de preuves» pour inculper les deux suspects. Neil Basu, chef de l'antiterrorisme britannique, a affirmé : «Des tests ont été menés dans la chambre d'hôtel où les suspects ont résidé. Deux prélèvements montrent une contamination au [produit neurotoxique] Novitchok.»
Interrogé sur le fait de savoir si les deux suspects étaient des «agents russes», Neil Basu a botté en touche, lançant un appel : «Nous aimerions entendre toute personne qui les connais.»
Néanmoins, le Premier ministre britannique Theresa May, cité par l'AFP, a déclaré que l'attaque chimique avait été organisée par le renseignement militaire russe. «Le gouvernement a conclu que ces deux individus [...] sont des officiers des services de renseignement militaires russes, le GRU», a-t-elle dit devant les députés britanniques.
Les autorités ont déclaré qu'elles n'allaient pas remplir de demande d'extradition pour ces deux suspects pour le moment. Cependant, un mandat d'arrêt européen a été émis et si les suspects étaient interpellés en Europe, ils seraient déférés à la justice britannique.
Pour mémoire, l'affaire Skripal a débuté au mois de mars 2018 lorsqu'un ex-agent double et sa fille ont été empoisonnés dans la ville de Salisbury au Royaume-Uni. Le dossier a connu un retentissement international lorsque le gouvernement britannique a dénoncé l'implication supposée de Moscou. La fédération russe a quant à elle toujours nié toute implication dans cette affaire.