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Syrie : formé par al-Qaïda, un groupe djihadiste recrute des étrangers et sévit en ce moment à Idleb

Après avoir changé plusieurs fois de nom, il est actuellement connu sous l'appellation «Hayat Tahrir al-Cham» et correspond aujourd'hui au groupe armé le plus influent d'Idleb. Si son chef est Syrien, tel n'est pas le cas de tous ses combattants.

Dans le nord-ouest de la Syrie, la ville d'Idleb est la dernière enclave aux mains des rebelles. L'envoyé de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura, estimait le 30 août 2018 qu'environ «10 000 terroristes» se préparaient au combat contre l'armée syrienne. Parmi les organisations islamistes sur place, Hayat Tahrir al-Cham, le principal groupe armé qui sévit dans la région. Mais qui sont ses combattants ?

Les noms changent, le chef reste

Le groupe Hayat Tahrir al-Cham correspond aujourd'hui à une coalition de plusieurs groupes rebelles djihadistes.

Syrien parti combattre en Irak à la fin des années 2000, son chef, Abou Mohammad al-Jolani, n'est autre que le fondateur du groupe terroriste al-Nosra, longtemps affilié à al-Qaïda, rebaptisé Fatah al-Cham en 2016. Le groupe fusionne avec d'autres organisations djihadistes armées en 2017, ce qui l'amène à changer de nouveau son nom pour devenir l'actuel Hayat Tahrir al-Cham.

Selon Charles Lister, analyste au Middle East Institute, dont les propos sont rapportés par l'AFP, les combattants étrangers représentent «peut-être 20% des effectifs [de Hayat Tahrir al-Cham]». Ces individus seraient notamment originaires de Jordanie, d'Arabie saoudite, de Tunisie, d'Egypte ou encore d'Asie centrale.

Contrôlant près de 60% de la province d'Idleb, le groupe a une influence considérable dans la région. L'administration civile qu'il a mis en place collecte par exemple des droits de douane à la frontière avec la Turquie et récolte régulièrement des impôts auprès des commerçants.

Idleb : un foyer de djihadistes dans le viseur de l'armée syrienne

La tension monte à Idleb alors qu'une offensive des forces gouvernementales semble se préparer contre les rebelles retranchés dans la ville. Damas a expliqué son intention de libérer la ville d'Idleb, et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé que le gouvernement syrien avait parfaitement le droit de se débarrasser des forces terroristes : «Il reste encore la tâche de liquider les foyers restants de terrorisme, avant tout dans la zone de désescalade d'Idleb», a-t-il affirmé le 31 août.

Selon une information publiée le même jour sur le site du quotidien américain The Wall Street Journal, les rebelles retiendraient «des dizaines de personnes» accusées d'avoir voulu se rendre aux forces gouvernementales. 

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