France

Le maintien de Bachar el-Assad en Syrie ? Une «erreur funeste» selon Emmanuel Macron

Le président français, lors de son discours de rentrée aux ambassadeurs, a estimé que le maintien de Bachar el-Assad à la tête de la Syrie était selon lui «une erreur funeste». Il a également fait savoir à ce sujet compter «beaucoup» sur la Russie.

Le président français Emmanuel Macron n’a pas fait mystère le 27 août de son rejet du maintien au pouvoir de Bachar el-Assad, lors de son discours de la conférence des 250 ambassadeurs de France. «Si je considère depuis le premier jour que notre premier ennemi est Daesh et que je n'ai jamais fait de la destitution de Bachar el-Assad une condition préalable à notre action diplomatique ou humanitaire en Syrie, je pense qu'un tel scénario serait néanmoins une erreur funeste», a-t-il estimé.

«Nous voyons bien ceux qui voudraient, une fois la guerre contre Daesh achevée, faciliter un retour à la normale : Bachar el-Assad resterait au pouvoir, les réfugiés [...] retourneraient et l'Europe et quelques autres reconstruiraient», a encore déclaré le chef de l'Etat au cours de son discours annuel. «Qui a provoqué ces milliers de réfugiés ? Qui a massacré son propre peuple ? Il n'appartient pas à la France de désigner les futurs dirigeants de la Syrie pas plus qu'à un autre pays mais c'est notre devoir et notre intérêt de nous assurer que le peuple syrien sera bien en situation de le faire», a-t-il ajouté.

Le président a par ailleurs jugé que la situation était «aujourd'hui alarmante» en Syrie car, selon lui, le pouvoir «menace de créer une nouvelle crise humanitaire dans la région d'Idleb et ne montre jusqu'à présent aucune volonté pour négocier la moindre transition politique».

Emmanuel Macron explique attendre «beaucoup» de la Russie

«Cela implique de renforcer encore la pression sur le régime et ses alliés et j'attends à cet égard beaucoup de la Russie et de la Turquie compte tenu de leur rôle et de leurs engagements pris», a-t-il ajouté. En Syrie, «nous sommes à l'heure de vérité» alors que «nous abordons, je crois, les derniers mois du conflit» entamé en mars 2011, a ajouté Emmanuel Macron. Cette nouvelle phase va être pilotée par le nouveau représentant personnel du président pour la Syrie, François Sénémaud, qui vient de quitter son poste d'ambassadeur en Iran. La France avait fermé en 2012 son ambassade à Damas sans toutefois rompre formellement les relations diplomatiques. «Nous ne rouvrons pas une ambassade en Syrie», avait précisé en juin le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. En revanche, le président français a affirmé qu'il continuerait à répliquer avec ses alliés américains et britanniques en cas de soupçon d'attaque chimique attribuée au gouvernement syrien. Une affirmation twittée par ses services en réponse... à un tweet du 14 avril, date à laquelle la France avait participé aux frappes occidentales contre la Syrie.

Emmanuel Macron a également fait savoir qu'il annoncerait dans «les prochaines semaines» des «initiatives concrètes» pour favoriser «la stabilité» du Moyen-Orient qui ne peut se construire, selon lui, «que dans le pluralisme». 

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